«Ensemble pour le Changement » soutient le communiqué de Félix Tshisekedi qui dément être intéressé par une nomination à la Primature. Pour le député Jean-Bertrand Ewanga, porte-parole de cette coalition électorale dirigée par Moïse Katumbi, l’opposition congolaise exige l’application de l’accord du 31 décembre dans son volet concernant les décrispations politiques.
« Nous ne voulons plus du poste de Premier ministre qui est à la base de touts les maux. Kabila n’a qu’à le garder. Comme le président Félix Tshisekedi, nous exigeons l’application intégrale de l’accord de la Saint-Sylvestre, mais dans son volet concernant les décrispations« , explique-t-il joint au téléphone mercredi par POLITICO.CD. Pour lui, les opposants politiques doivent quitter les prisons. « Jean-Claude Muyambo, Frank Diongo ou encore Diomi Ndongala doivent être libérés. Moïse Katumbi et Mbusanyamwisi doivent retourner librement au pays. »
Par ailleurs, le député Ewanga explique que sans ces mesures, il serait impossible de tenir les élections démocratiques et transparentes prévues le 23 décembre prochain. « Il faut libéraliser les espaces politiques. Nous devrions tenir nos meetings en toute liberté. Présentement, seul le PPRD sillonne la ville librement. Comment voulez-vous que l’on aille aux élections dans ces conditions? » interroge-t-il.
Félix Tshisekedi est sorti de sa réserve pour mettre fin aux « rumeurs » l’envoyant à la Primature. Pour le leader de l’UDPS, il s’agit d’une « campagne diffamatoire des forces centrifuges du pouvoir et des complexés politiques » contre lui.
« Je confirme à mon peuple que l’UDPS et son président ne sont ni demandeurs ni preneurs d’une quelconque offre politique de ce genre« , a écrit Félix Tshisekedi dans ce communiqué parvenu à Politico.cd mardi 17 avril.
Ce parti, poursuit le communiqué, reste profondément attaché aux aspirations du peuple congolais pour une alternance démocratique au pouvoir par des élections crédibles et transparentes. « L’UDPS et son président rejettent fermement l’idée d’un +pouvoir pour le pouvoir+ à partager, telle qu’orchestrée et véhiculée intentionnellement par les ennemis du peuple », conclut le communiqué signé par Félix Tshisekedi.
Cependant, le même communiqué affirme que l’arrivée des élections libres et transparentes dans le pays passe « impérativement par la mise en application intégrale et effective de l’accord de la Saint Sylvestre pour la sortie de crise. »
Signé la nuit du 31 décembre 2016, l’accord prévoyait la nomination d’un Premier ministre issu du Rassemblement, que dirige Félix Tshisekedi, et plusieurs autres dispositions dont les mesures de décrispation. Félix Tshisekedi a été désigné par la suite comme candidat du Rassemblement au poste de Premier ministre, avant que le président Joseph Kabila ne lui préfère à Bruno Tshibala. Toutefois, l’opposition a toujours réfuté la nomination de l’actuel chef du gouvernement à ce poste.