Présidentielle: une chanson en la gloire de Modeste Bahati déjà enregistrée

 1 minute 51 secondes. Telle est la durée de cette chanson chantée lingala et quelques mots en français. On y loue les prouesses du cadre de la majorité au pouvoir en République démocratique du Congo, le ministre d’Etat chargé du Plan Modeste Bahati Lukwebo.

« Les jaloux parlent pour rien. Modeste Bahati Lukwebo (est un) leader sans frontière. Le leader Maximum, le charisme jusqu’aux dents, l’église au milieu du village… » chante-t-on sur un fond musical rythmé.

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A la tête de sa puissance Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC), Modeste Bahati (62 ans) livre une silencieuse guerre dans la famille politique de Joseph Kabila, déjà en proie à une fronde d’opposants qui militent pour son effondrement.

Le mois dernier à Kinshasa, l’AFDC, déjà deuxième force de la majorité, a rajouté 15 autres partis alliés et des personnalités politiques pour former une large coalition. L’ancien gouverneur du Haut-Katanga, Jean-Claude Kazembe, le bâtonnier Matadi Wamba,  l’ancien gouverneur du Kasaï central Alex Kande sont dans le mouvement: eux tous, des déchus de Kabila.

Bahati: entre rébellion et dauphinat

Derrière, Modeste Bahati  ne fait pas de la langue de bois:  « Avec ces alliés, l’AFDC qui est déjà disséminé sur l’ensemble du territoire national, peut atteindre le seuil de représentativité au niveau national, provincial et local institué par la loi électorale « . Il a cependant caché ses ambitions présidentielles.

A quelques mois à peine du dépôt des candidatures à la Commission électorale nationale Indépendante (CENI) pour les élections du 23 décembre prochain, la tension monte au sein de la majorité au pouvoir où une frénétique course au dauphinat est déclarée. En tête de cette liste, Aubin Minaku, Secrétaire général de la MP, a déjà essayé de tirer son épingle du jeu la semaine dernière.

A en croire le magazine Jeune Afrique, qui est largement revenu sur ce dossier dans son édition de la semaine d’avant, le président de l’Assemblée nationale qui «bénéfice de la confiance de Joseph Kabila», semble être le candidat le mieux placé pour succéder au chef de l’État sortant. « D’autant qu’il est perçu comme le « soldat loyal » du raïs, traînant derrière lui un parcours linéaire au sein du système », explique-t-on.

Il ne fallait pas plus pour voir l’intéressé montrer des signaux qui laissent voir un choix en sa faveur. Déjà engagé dans une guerre sans merci avec l’autre dauphin supposé, Augustin Matata Ponyo, Aubin Minaku se prépare, à en croire plusieurs sources, déjà à lancer sa campagne.

«Il a multiplié des sorties à l’étranger pour voir des bailleurs et ses amis belges y compris français. Il engrange des soutiens et se prépare sérieusement, depuis trois ans maintenant, à mener campagne», explique un cadre de la majorité.

Avec cette chanson qui ne dit toutefois pas s’il est candidat, Bahati  de son côté, se positionne peut-être dans cette  course ou, pour une candidature hors de la majorité, lui qui n’a pas encore jusque-là été cité comme dauphin. Par ailleurs, le ministre congolais est resté injoignable aux appels de POLITICO.CD.

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