31 décembre: Goma, la ville rebelle qui inquiète le pouvoir

Outre Kinshasa, la capitale, qui s’apprête à descendre dans la rue pour réclamer notamment le départ du président Joseph Kabila, une autre ville de la République démocratique du Congo montre de plus en plus d’hostilité au pouvoir congolais. Il s’agit de Goma, capitale meurtrie de la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays.

La ville, épicentre de la mobilisation citoyenne — notamment celle du mouvement de Lutte pour le Changement (LUCHA) —  s’est réveillée le matin du samedi 30 décembre marquée à la cullotte par les forces de sécurité déterminées à étouffer toute protestation.

Tôt le matin, Ndosho ou encore Kyeshero, très connues des forces de l’ordre pour leur résistance, connaissent des crépitements de balles. Des tirs, selon le journaliste Andrien Sayes, contre des « faux manifestants en tenue civile devant créer des troubles afin de décrédibiliser la marche pacifique décembre« .

Selon des sources proches des autorités policières, de « manifestants » se sont attaqués à un bus, le saccageant. Pour autant, des sources de l’opposition confirment l’information, mais parlent des militaires déguisés en civil.

Goma restera tendue. Dans la journée, toute la ville vit au rythme soutenu d’un déploiement policier important. Du côté de l’opposition, on affirme mobiliser dans cette ville pour une marche strictement pacifique, mais qui vise ouvertement à obtenir le départ de Kabila.

La société civile Nord-Kivu appelle de son côté la population à plus de prudence, face à ce déploiement qui intervient à deux jours de la marche annoncée par les laïcs catholiques.

Le président de la coordination provinciale de la société civile Nord-Kivu, Tomas D’Aquin Mwiti, estime que cette présence renforcée des forces de l’ordre constitue une menace pour la population : «La population devra être intelligente et prudente, puisque ces policiers et militaires qui sont déployés ne sont pas en train de circuler avec des bâtons. Ils sont armés jusqu’aux dents. Et avec cette police infiltrée et cette ramée infiltrée […], qui tirent à bouts portants n’importe quand et sur n’importe qui…», dit-il sur Radio Okapi.

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