A Kinshasa, Félix Tshisekedi mobilise pour la marche du 30 novembre

Prière, chansons en langues nationales. Des dizaines de militants prennent part à un événement inhabituel dans l’ouest de Kinshasa, dans le quartier Binza. Ils sont venus écouter leur leader, pour une fois, en dehors du siège de la principale plateforme de l’opposition situé à une vingtaine de kilomètres.

Devant eux, Félix Tshisekedi prend le micro, et se lance: « Je suis venus vous dire que notre libération ne viendra que de nous-même« . Le discours est un peu plus clair. Le leader du Rassemblement commence par rendre hommage à l’opposant  Franck Diongo, président du parti politique de l’opposition Mouvement Lumumbiste Progressiste(MLP), qui croupit à la prison de Makala.

« Si nous mettons notre espoir aux autres, c’est vrai qu’ils pourraient venir nous aider, mais ils vont le faire comme en 1997. Ils ont chassé une dictature pour instaurer plus que ça« , prévient Félix Tshisekedi, qui appelle son auditoire à rejoindre massivement cette marche prévue le 30 novembre.

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« La peur a changé de camp »

En effet, le Rassemblement s’oppose à tout maintien du président Joseph Kabila au delà du 31 décembre 2017. Malgré le calendrier publié par la commission électorale, qui prévoit les élections que l’année prochaine, la coalition dont fait partie l’opposant Moïse Katumbi appelle à une transition qui écarte le président congolais du pouvoir jusqu’à la tenue de ces scrutins.

La marche du 30 novembre est donc cruciale, elle constitue un test final pour l’opposition qui peine à mobiliser tant dans la capitale qu’à travers le pays. Cependant, elle n’est pas autorisée par les autorités congolaises. Un document du gouvernement provincial refuse sa tenue, alors que plusieurs autres mouvements soutenant le pouvoir congolais ont également prévue de descendre dans la rue le même jour.

Félix Tshisekedi, tout comme ses partisans et les mouvements citoyens, disent néanmoins être déterminés à marcher, malgré cette interdiction. « Je vous dis que la peur a changé de camp. C’est dans leur camp maintenant. Ils ont même peur de leur propre ombre« , lance-t-il  en Lingala devant des partisans en ébullition.

Ce lundi, le Rassemblement a convoqué une énième réunion de mobilisation dans son siège de Limete, toujours dans le but de « mieux préparer » ce rendez-vous déjà fatidique. Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, annonce de son côté qu’il n’a pas encore interdit cette manifestation.

 

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