A la suite d’une question orale avec débat qui lui a été adressée par le député national Juvénal Munubo Mubi après le retrait des passeports électroniques (semi-biométriques), le chef de la diplomatie congolaise s’est expliqué lundi devant les députés, annonçant une série de mesures.
D’abord pour le détenteur de l’ancien passeport dont la date d’expiration arrive à échéance dans les années 2019 et 2020, l’acquisition du nouveau passeport se fera moyennant paiement d’un forfait de 100 $ au lieu du prix coûtant de 185 $. Et puis la prolongation de la date de la mise en application de la mesure gouvernementale jusqu’au 14 janvier 2018.
Les anciens passeports contenant un ou plusieurs visas en cours de validité restent avec l’obligation de se procurer un passeport biométrique afin de bénéficier d’un scellé consulaire qui lui permettra de circuler librement jusqu’à l’expiration de son visa. A l’embarquement comme au débarquement, le cachet de service de migration ne sera apposé que sur le passeport biométrique.
Sceptiques, les députés, dont l’élu de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) Juvenal Munubo, ont maintenu leur exigence demandant l’annulation de cette décision controversée. « Les Congolais n’ont pas besoin de palliatifs ou atténuations. Je ne demande autre chose que retrait de cette décision injuste. Je ne fléchirai pas devant des palliatifs… nous nous attendons au retrait de cette mesure du vice-ministre« , a dit le député Munubo.
L’élu de Mbandaka, le député Henry Thomas Lokondo qui a par exemple souligné que le communiqué signé par le vice-ministre ne parle pas de la décision du Gouvernement, ni de la décision du Conseil des ministres.« Dites au Président la vérité et annulez-nous cette décision qui d’ailleurs n’existe même pas. Le communiqué du vice-ministre ne peut pas avoir valeur d’une décision du Conseil des ministres ou du Gouvernement. Donc, annulez cette décision sans autre forme de procès », a-t-il déclaré dans son intervention.
Un autre élu de Kinshasa, Zacharie Bababaswe a soutenu qu’il faut qu’on retire ce communiqué tout simplement. « Ce communiqué expose notre pays à la rusée internationale. Il est illégal. Il est injuste. Il est inhumain et anticonstitutionnel. Illégal pourquoi ? Il ne se fonde sur aucun texte juridique. Aucun. Il n’y a même pas photo. Injuste pourquoi ? »s’est-il interrogé.
Après plusieurs interventions des honorables députés nationaux, le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et Intégration régionale, M. Shé Okitundu avait sollicité un délai de 48 heures pour répondre aux diverses préoccupations exprimées par les élus du peuple congolais. Lequel délai lui a été donc accordé par le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko. Le rendez-vous est donc pris pour demain.