A Kananga, Kabila veut éteindre le brasier kasaïen

Plus d’un an après le début des atrocités dans la région du Kasaï, au coeur de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila préside une conférence sur la paix, censée mettre définitivement fin à ce conflit qui a causé d’innombrables victimes. 

Depuis ce lundi 18 septembre, la quasi-totalité des autorités congolaises a mis cap vers le coeur du pays, dans la ville de Kananga, où se tient  un forum pour « la paix ». La président Joseph Kabila, attendu pourtant à New York, où s’est ouverte la 72ème Assemblée générale de l’ONU, a foulé le sol de la capitale du Kasaï-Central le lundi dans la soirée.

Le président congolais doit présider la séance d’ouverture de ce forum, qui a lieu ce mardi 19 septembre. L’événement, qui durera deux jours, connaît également la présence du Premier ministre Bruno Tshibala et plusieurs cadres de son gouvernement.

« Il est question de dialoguer pour mettre fin à la crise« , affirme Lambert Mende, ministre de la Communication et des médias, qui vient d’arriver à Kananga. Pour lui, cette grand-messe pour la paix est d’abord une question de « se mettre autour  d’une table ». « C’est un conflit entre congolais, et il ne peut se régler qu’autour d’une table, autour d’un dialogue franc et sincère entre congolais, autour du Chef de l’Etat« , explique le ministre congolais au micro de POLITICO.CD.

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Cette conférence intervient après un an de conflit sanglant. En août 2016, la mort du Chef coutumier Kamwuina Nsapu, tué lors d’une opération policière, a occasionné des affrontements meurtriers entre ses partisans et l’armée régulière. D’innombrables victimes ont été recensées, dont deux experts de l’ONU en mission.

Alors que la polémique bas son plein, justement au sujet des assassinats de ces deux agents onusiens, Lambert Mende regrette que la mémoire de victimes congolaises soit reléguée au second plan. « C’est très triste, que quasiment personne ne parle de nos compatriotes tués dans ce conflit. Nous avons eu des dizaines de congolais tués, et le monde entier ne parle [que] de deux experts de l’ONU« , regrette-t-il.

Comme Lambert Mende, Joseph Kabila a mis cap vers cette région depuis juin dernier. Le président en est à sa quatrième visite, dont une série d’échanges avec les acteurs locaux. La paix, dit-on du côté du gouvernement, doit regagner le coeur du pays, traditionnellement calme.  « Le dialogue ne remplace pas la justice. Je suis passé par l’auditorat militaire ici à Kananga ce matin, et la justice y suit son court. Tous les responsables devront rendre comptes« , martèle le ministre congolais.

Sur le terrain, les tensions sécuritaires se sont tues, laissant toutefois place à une crise humanitaire profonde. Les défis à relever sont loin d’être assurés pour l’instant. Si Joseph Kabila est en passe d’éteindre le brasier militaire, la paix sociale prendra peut-être du temps.

Depuis Kananga,
Jean-Claude Nyembo pour POLITICO.CD

6 comments
  1. Ça veut dire quoi tout ça ???? Les congolais n’ont besoin que des élections. Arrêtez avec vos mascarades. Polico, prenez le temps de vous relire svp; « la président…  » c’est toujours grave chaque fois que vous écrivez.

  2. Du n’importe quoi! Ou est alors la justice? Voila un pietre criminel qui revient au lieu du crime. Un veritable sapeur pompier. Bandeko na ngai, le « kalueka » continue a compter. Yango Congolais bozoba eleki to nini?

  3. Une pure exhibition theatrale d’un president illegtime et vomi, le meme criminel sanguinaire responsable du carnage au Kasai.

    Quant a son 1er ministre fantoche Tshibala, rien qu’a le voir s’incliner devant le voyou dans cette photo, on comprend comment ce dernier a fait 16 ans au sommet et se voit rempiler en moquerie de nos lois.

  4. S’il a justice pourquoi dialogué ???
    la justice s’est le droit, le droit s’est le règlement, le règlement s’est les textes donc il faut sanctionner selon les textes et les infractions relevées.

  5. En criminalité, il y a un adage célèbre renseignant que les criminels reviennent toujours sur le lieu du crime!
    C’est un secret de polichinelle, les massacres au Kasaï, jusque là havre de paix et l’assassinat du chef bien aimé, Kamuina Nsapu Jean Pierre, a été une action punitive du gouvernement Kabila. Selon des sources concordantes, le sort de ce chef aurait été scellé pour avoir refusé le déplacement de son peuple de ses terres au profit de projets miniers. Ce sang humain n’a coulé que pour des intérêts égoïstes de la classe politique dirigeante car, cette population n’aura même pas à profiter de ces richesses minières. Les larrons congolais qui ont une opinion contraire n’ont qu’à me dire ce que sont devenus Mbuji Mayi et Tshikapa, jadis grands producteurs du diamant pour me convaincre du contraire! Ce gouvernement prédateur n’exploite toutes ces ressources que pour ses bonzes. Le rapport du conseiller du chef de l’Etat, en matière de lutte contre la corruption, , Luzolo Bambi, en dit long! La RDC demeure un Etat prédateur et les animateurs politiques roulent pour eux mêmes. Cette conférence de paix n’a pas sa raison d’être car ses principaux animateurs sont eux mêmes présumés auteurs de ces crimes. La logique aurait été que cette conférence de paix se tienne après la conclusion des enquêtes et l’identification de vrais auteurs de ces crimes qui ne sont pas loin d’un génocide. Il s’agit bien d’un peuple bien identifié et qui a fait l’objet d’une épuration ethnique.

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