Sud-Kivu: c’est qui le Gouverneur?

Gabriel Kalonda Mbulu, vice-gouverneur du Sud-Kivu, a signé un arrêté comme étant le « gouverneur intérimaire », concrétisant le départ de Marcellin Cishambo, alors que l’Intérieur semble ne pas reconnaître le nouveau gouverneur. 

Le Sud-Kivu, merveilleuse province de l’Est de la République démocratique du Congo, au climat doux et tempéré, a soudainement chaud. Du moins politiquement.  Tout a commencé par une longue série de bras de fer entre son gouverneur Marcellin Cishambo et ses députés provinciaux.

Dans cette lutte, une motion de défiance est alors initiée contre le gouverneur issu de la majorité au pouvoir. L’épidémie de motions en fait. Car, entre-temps, un phénomène touche des provinces congolaises où des gouverneurs, tous membres de partis au pouvoir, tombent comme des feuilles mortes.

Comme avec les autres gouverneurs, Cishambo bénéficie alors d’un soutien très affiché du ministère de l’Intérieur, que les initiateurs de la motion accusent de tenter d’étouffer la déchéance du gouverneur, en le convoquant à Kinshasa. Cependant, il n’en sera pas « visiblement » le cas. Puisque le mercredi 19 juillet, des sources concordantes annoncent la démission du gouverneur Cishambo.

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Sans que cela soit officiellement annoncé, le départ du gouverneur est étrangement confirmé par… son vice-gouverneur. Gabriel Kalonda signe un arrêté le jeudi 20 juillet en tant que « gouverneur intérimaire du Sud-Kivu« , portant notamment nomination au sein de l’agence provinciale de l’encadrement des recettes.

De son côté, le gouvernement central ne confirme toujours pas la nouvelle. Joint au téléphone, le ministre Lambert Mende dit ne pas être au courant de cette information, qu’il ne dément toutefois pas . Pour le Porte-parole du gouvernement, il pourrait s’agir d’une démission dans le cadre de la publication du calendrier de nouvelles élections de gouverneurs concernant onze provinces de la RDC.

Un gouverneur intérimaire non officiel

En effet, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié mardi 18 juillet le calendrier de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces du Bas-Uele, de l’Equateur, du Haut Katanga, du Haut Lomami, du Kasaï-Central, du Kwilu, de la Mongala, du Sud-Kivu, du Sud-Ubangi, de la Tshopo et de la Tshuapa. L’élection aura lieu le 26 août prochain.

Néanmoins, un gouverneur en fonction n’est pas tenu de démissionner avant l’investiture du gouverneur élu. M. Cishambo est resté injoignable aux appels de POLITICO.CD.

Ce jeudi, la situation se complique. Dans une correspondance datée du  25 juillet 2017, le vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur Emmanuel Sharady se montre choqué par l’arrêté de Gabriel Kalonda, qu’il décrit comme « vice-gouverneur ».

Dans cette lettre ayant pour objet « retrait de tous les actes irréguliers« , adressée à « Monsieur le Vice-gouverneur de la Province du Sud-Kivu‘ », le patron de la territoriale affirme que ce dernier n’a de droit de nommer qui que ce soit « au cabinet du gouverneur ». Jamais, dans sa lettre, le ministre Ramazani ne parle de gouverneur intérimaire à l’endroit de M. Kalonda.

Joint au téléphone, le ministère de l’Intérieur refuse d’affirmer, ni de démentir la désignation de Gabriel Kolanda au poste du gouverneur du Sud-Kivu.

Des sources concordantes, Marcellin Cishambo, encore lui, n’a quitté Kinshasa que la veille de la correspondance du ministre Shadary à M. Kalonda. Rien n’écarte son retour en fonction.

6 comments
  1. Chers Compatriotés, Nous Sommes Désolés De Ces Mafiats Administratifs , Tous Ces Députes Provinciaux Sont Hors Mandats Il Faut Laisser Monsieur Termine Ses Projets En Cours, Ettendez Vous Allez Partir Tous Au Même Moment Ces Députes Provinciaux Ne Sont Pas Des Anges Ils Ont Leurs Fautes.

  2. C ‘est le résultat de la pprdisation du Congo. Un pays entre les mains des aventuriers, des irresponsables, des inconscients, des affairistes, des opportunistes sans ames et sans coeur. Mon pays va mal.

    1. Bien dit. Et ci-dessous un autre example de cette PPRDisation (ou plutot « pauperisation ») de la RDC:

      27 07 17 La Libre Afrique – RDC : Un « cadeau » de près de 20 millions $ pour les députés…

      La banque BGFI, dirigée par Francis Selemani Mtwale, ami d’enfance de Joseph Kabila, déjà épinglée par les révélations de Jean-Jacques Lumumba, revient sur le devant de la scène dans un autre dossier aux allures de corruption généralisée des députés.

      C’est un député de la majorité qui est au bout du téléphone. Comme la plupart de ses collègues, il vient de recevoir une proposition particulièrement alléchante : une jeep toute neuve d’une valeur de 29000 dollars. « On nous a présenté ce cadeau comme une indemnité de sortie », poursuit-il.

      En réalité, le montant de l’indemnité se monte à 37000 dollars selon un autre député. « Comme l’Etat n’a pas d’argent, un représentant du président du parlement, Aubin Minaku, nous a expliqué qu’il avait négocié l’obtention de traites auprès de la BGFI pour l’achat de ces jeeps neuves. Et comme la banque avance cet argent, elle doit prélever près de 20%, soit 8000 dollars.

      Beaucoup de députés même s’ils auraient préféré du cash, ont accepté. Ils savent qu’ils risquent de ne jamais voir la couleur de l’argent s’ils préfèrent attendre que l’Etat puisse leur verser cette somme en cash », poursuit-il.

      Avec 500 députés à la Chambre, cette opération représente une sortie de près de 20 millions de dollars pour l’Etat congolais , la BGFI, institution bancaire proche du clan Kabila, prélèvant au passage 4 millions de dollars en commission.

      « Même si on retire ces 4 millions de commission, cela signifierait que pour les 500 députés, la BGFI ferait un crédit de près de 16 millions de dollars, c’est absolument inimaginable.

      Elle n’a pas les moyens d’une telle opération », explique un banquier pour qui « il ne fait aucun doute que l’Etat a bien sorti l’argent au profit de la BGFI qui est la grande gagnante de cette opération. Un tel montage est évidemment inacceptable et dans une période de crise économique comme celle que traverse la RDC, c’est une gifle terrible à la face du peuple.

      Les députés qui acceptent de jouer dans ce jeu seront coupés de leur électorat et ne pourront plus qu’être asservi à la majorité présidentielle. C’est une machine terrible pour corrompre.

      Comment voulez-vous, aussi que l’Etat congolais puisse se présenter sérieusement devant la Banque mondiale et le FMI avec de telles dépenses ? Ces institutions ne peuvent même plus envisager de travailler avec la RDC.

      Comment expliquer encore que la Banque centrale ferme les yeux. Tout ceci démontre qu’il n’y a plus d’Etat chez nous. »

      Grogne à tous les niveaux

      Parallèlement à ces sorties massives de fonds pour les députés, la grogne s’intensifie en RDC où le franc congolais ne cesse de se déprécier face au dollar. Tous les services publics sont touchés par cette crise et ne voient pas leurs salaires indexés… quand ils sont payés.

      Les médecins ont déjà manifesté leur colère. Les enseignants, les policiers et les militaires, notamment, sont logés à la même enseigne. «

      Chaque mois, ils voient leur pouvoir d’achat s’effondrer un peu plus », continue le banquier, qui tire la sonnette d’alarme.

      « Au rythme de cette dépréciation, ils auront perdu 50 pour cent de leur pouvoir d’achat en 9 mois. C’est gigantesque. C’est la misère qui s’installe ou qui s’intensifie pour des millions de personnes. »

  3. Quelqu’un a prononcé ces paroles: Au pays des aveugles, le borne est roi… Quand la tempête arabe avait balayée le Maghreb, Ben Ali avait sauté du pouvoir et pris fuite vers l’exil. Les aventures de ce dernier l’avait fait effondré et la Tunisie était libéré d’un très mauvais système dictatorial et de corruption. Le même vent a traversé les frontières de la Tunisie vers l’Égypte et la Lybie voisine, et tous les mauvais dirigeants ont été déchus. Comment et pourquoi? Parce ces peuples là préfèrent mourir que souffrir, mais les congolais préfèrent souffrir plutôt que de mourir au lieu de se rendre libres de la servitude de l’occupant. Il faut accepter de se sacrifier pour sa patrie et chasser l’occupant afin de voir naître une nation libre où la justice et la paix doit régner pour laisser à vos enfants après vous. Celui que vous avez n’est qu’un mercenaire, clandestin illégal et illégitime qui cherche maintenant à jouer au jeu d’un état d’urgence pour faire le référendum et s’éterniser au sommet de l’État. Soyez donc très fort et vigilant peuple congolais, soyez tous unis comme un seul homme pour lui barrer la route. Les congolais ne sont pas des aveugles pour qu’un borné comme ce monsieur ex-taximan en Tanzanie continue à se moquer des gens comme si la RDC était un bien de sa famille jusqu’à tuer plus de 12 millions et en otage les 80 millions autres. Jamais! Tout doit changer du sommet à la base… C’est-à-dire le compte à rebours a déjà commencé. Qui vivra verra.

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