Sindika Dokolo, c’est d’abord le fils d’un homme très riche, Augustin Dokolo, qui aura fait fortune sous Mobutu, un monde où des proches de l’unique maréchal de l’histoire du Congo puisaient délibérément dans le système pour se garantir un avenir. Très jeune, son père le « branche » avec un certain Olivier Kamitatu, ami personnel d’un certain Jean-Pierre Bemba. Sous l’aile du beau-gosse de politique congolaise, ses deux fils d’immigrés développent alors une amitié que personne ne verrait venir dans l’échiquier politique au pays de Lumumba.
Entre temps, bien avant la chute du Maréchal, le système s’attaque aux Dokolo. Banques et propriétés sont donc lampées. « N’ont-elles pas été mal acquis« , lancera un incontournable du système actuel. Sindika, de loin, depuis l’Europe, regarde la scène. Son père, Dokolo Sanu, ne s’en remettra jamais. Il tombe malade peu de temps après et décède à Paris le 12 avril 2001, laissant à son fils l’héritage et la mission de restaurer son œuvre.
L’année suivante, Sindika concrétise le chavirement de son cœur congolais pour l’Angola. Il se fait mettre la corde au cou part une certaine Isabel dos Santos, très puissante fille du dictateur angolais Edouardo Dos Santos. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes.
A la cour du Palais présidentiel à Luanda, le gendre de Dos Santos a cependant adopté l’Angola. Ne faisant la une au Congo que lorsqu’il tentait, parfois, l’aventure pour « récupérer les biens de sa famille ». Pendant quinze ans, Sindika fait le sous-marin, partant à la conquête de l’art africain, à travers le monde.
Soudain, comme Houdini, il fait surface. Sindika s’énerve. Trop c’est beaucoup. Kabila doit partir. La jeunesse doit se réveiller. Que l’alternance soit. Kabila fut ! Epris tout-à-coup de liberté, dans un Angola qui n’est certes pas encore démocratique, le fils de Dokolo Sanu n’a toutefois pas de naïveté de calculs politiques.
Tenez. Dans le couple congolo-angolais, le mariage Laurent-Désiré Kabila – Edouardo dos Santos, ou sa prolongation avec Kabila junior, n’a jamais été celui du cœur. Déjà en 1998, alors que Thambwe Mwamba et ses amis se préparaient à prendre d’assaut Kinshasa, Luanda leur assurait « sa neutralité », avant de recevoir une meilleure offre de la capitale congolaise. Riche de cette expérience, Edouardo Dos Santos a souvent titillé Kabila dans des différents commerciaux. Kahemba, dans le Bandundu, a souvent plus connu les troupes angolaises que ceux de Kabila, qui ne revenaient que lorsque Luanda obtenait gain de cause.
C’est dans ce contexte que, subitement, l’idylle entre Kabila et Dos Santos, qui prépare de son côté une démocratisation de son pays, prend visiblement fin. Kabila, de son côté, est plus qu’affaibli, après avoir joué à l’apprenti-sorcier dictateur. C’est alors que Sindika deviendrait un Dos Santos.
Ainsi, entre revendications légitimes d’un Congolais ivre de sa patrie, le gendre d’Edouardo Dos Santos hausse le ton, sans être contredit par Luanda. Pour quel but ? Rien, pas même un communiqué, ni les insistances sur place de Léonard Jean-Baptiste Okitundu ne suffiront pour calmer les ardeurs du jeune aux allures innocentes.
Les troupes angolaises amassées le long des frontières congolaises, l’Angola qui appelle à « un dialogue sérieux » en RDC, s’énerve contre le flux de réfugiés du Kasaï…. pendant ce temps, Sindika accentue de plus en plus la pression: un rapprochement avec l’autre trouble-fête de Kinshasa, Moïse Katumbi, et même Félix Tshisekedi est constaté.
A défaut de ne pas contredire son gendre, Edouardo Dos Santos parait laisser dire ce qu’il aurait aimé lui-même communiqué aux autorités congolaises. Sindika Dokolo devient une sorte de Porte-parole de la pensée à voix haute de Luanda, depuis la salle à manger du président même. La démocratie. La paix. La stabilité de la région. C’est en tout cas ce que l’Angola scande à présent publiquement ici. Que de denrées rares pour Kinshasa. Dans le corps de Sindika, Edouardo dos Santos qui a accepté ces principes dans sa cour, va-t-il agir contre son autre fils congolais? Où, s’agit-il d’une énième pression pour faire chanter un adversaire par terre ?
Le Congo, de son côté, « aime » ce que fait Sindika. Fatigué de luttes internes, et de l’insolante impuissance d’une opposition politique honteuse, il voit d’un très bon œil une invasion, politique ou militaire, des Congolais de l’autre rive. Après tout, n’en a-t-il pas accepté d’autres ? «N’avons-nous pas un étranger qui nous dirige déjà», s’interroge les autres : pas moi !
Litsani Choukran
Le Fondé.
10 commentaires
Les 2 derniers paragraphes du journaliste ci-dessus disent tout et le disent tres bien. Les Congolais (donc, les vrais, et non pas de traitres de l’acabit d’un She Okitundu) accueillent chaleureusement l’activisme et l’appui de leur digne compatriote Sindika Dokolo pour les aider a se debarrasser du monstre-apprenti-tyran au sommet sorti du neant Tanzanien !
Ligne éditoriale de ce journal ?
Vœu de l’auteur de cet article ?
Les gens qui prient pour la pluie, sont désemparés quand la tornade, le déluge, les inondations profitent de l’invitation.
On peut vouloir absolument que la situation évolue en RDC.
Il faut faire extrêmement au canevas.
Sur la façon de s’y prendre .
Cheers. J-L K
Notre ligne éditoriale, si besoin, est ici: http://www.politico.cd/grand-angle/2017/03/21/manifeste-de-politico-cd.html
Il y a beaucoup de fausseté dans cette article publicitaire sur Sindika Dokolo que j’ai connais bien. Sindika n’a jamais était un ami d’Olivier Kamitatu qui est son aîné de 8 ans. Nous savons ce qui cache derrière tout ces articles sur Sindika,laissons les congolais au moment opportun de choisir le nouveau chef qui doit gérer la RDC.
Mais, toi, qu’est ce qui te blesse dans cette excellente analyse de notre compatriote-journaliste…?
Que Sindika soit ou pas ami d’enfance de Kamitatu nous importe peu. Ce n’etait pas la these centrale de l’auteur. Ce dernier nous etale plutot l’activisme (par ailleurs tres bien acceuilli) par les vrais Congolais de notre cher compatriote Sindika qui s’indigne comme nous tous de la Voyoucratie que dirigent un ramassis d’ex-maquisards voleurs et assassins au sommet.
Si tu as quelconque « morale politique » a prodiguer, addresse-toi a ces criminels qui cherchent comme toujours a rouler tous dans la farine avec leur faux « Arrangement Particulier » et ainsi s’octroyer un 3e Mandat illegal et illegitime sous guise d’une Transition sans limite – car « n’ayant rien promis »….
bien répondu! !! merci
Si un taximan KH Joseph, sorti de nulle part et entouré par les aventuriers Afdeliens de triste mémoire, a dirigé la RDC pendant plus d’une quinzaine d’années, pourquoi un digne fils du pays ne pourrait-il pas prendre la direction de son pays?
Bien dit, Boniface. Nous voulons l’alternance. Qu’il s’en aille avec tout ce qu’il a pillee.
A mon humble avis il ne pas encore question de se disputer le leadership dokolo ; katumbi ,felix. . Notre soucis majeur c’est comment se débarrasser de kabila ? Quelque soit la voie à suivre.
Dites a votre farceur qui a fait reculer le pays de 16 ans de s’effacer lui-meme.