L’incohérente commission de la CENCO autour de Katumbi

Le rapport de la commission ad-hoc de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a fuité ce mercredi dans la presse, qui en relève les conclusions. 

Dans ce document de 29 pages, que Jeune Afrique et AFP affirment avoir eu connaissance, les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ne sont pas allés par quatre chemins, concluant que le procès et la condamnation de l’opposant Moïse Katumbi à 3 ans de prison fermes est une « mascarade ».

« Moïse Katumbi est parti en exil en 1997 (…), soit près d’une année avant la date de signature de l’acte de vente en question, mais aussi il est revenu au pays en 2003 (…), soit plusieurs mois après le 25 avril 2002, date à laquelle le conservateur [des titres immobiliers] affirme que le vendeur et l’acheteur ont comparu devant lui à Lubumbashi« , révèle ce rapport cité par Jeune Afrique.

Du côté de l’Agence France Presse, on affirme que CENCO,  qui a remis ce rapport au président Joseph Kabila, a plaidé pour « le retrait » de la décision d’arrestation immédiate de M. Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, et « son retour en homme libre afin qu’il exerce ses droits civils et politiques » en RDC.

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Kabila juge ou partie

Néanmoins, les conclusions de la CENCO soutiennent ouvertement que la justice a failli à ses obligations dans ce dossier de Moïse Katumbi ou encore dans celui de l’opposant Jean-Claude Muyambo. Plus curieux, la commission ad-hoc de la CENCO a choisi de se référer au président Joseph Kabila, qui est en rivalité ouverte contre les opposants congolais et qui n’est pas étranger à cette décision des instances judiciaires du pays.

Une situation que dénonce le député de l’opposition Jean-Claude Vuemba, qui affirme que le président congolais a instumentalisé la justice du pays en sa faveur. « Les évêques ont confronté Monsieur Kabila à la stricte vérité. Ce rapport déballé sans équivoque ses manigances contre l’opposition et contre Moïse Katumbi qui incarne à ce jour l’espoir du peuple congolais contre sa dictature« , explique le député congolais.

« Plus étrange, on fait rapport à celui-là même qui est le bourreau. On comprend bien pourquoi il [le président Kabila] l’a enterré depuis mars« , ajoute Jean-Claude Vuemba.

Le rapport a en effet été remis au Président depuis fin mars dernier. Joseph Kabila semble donc confirmer l’incohérence de cette démarche qui vise à prouver aux autorités une situation déjà connue de tous et dont ils sont pourtant parties.

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