Le gouvernement congolais à travers son ministère de l’Environnement a procédé, jeudi 18 janvier à Kinshasa, à l’ouverture des états généraux des forêts congolaises. L’objectif de ces assises est de réaliser un diagnostic complet de l’état de lieu de la gestion des forêts afin d’élaborer une politique nationale prospective.
« Ce diagnostic complet de l’état de lieu de la gestion des forêts vient motiver le souci d’assainir la gestion du secteur de l’environnement, d’instaurer la bonne gouvernance et de mettre en œuvre la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Il sera aussi question d’améliorer la gouvernance environnementale en RD Congo et de mettre le pays au même diapason que ses pairs, au regard du contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent», a déclaré la ministre congolaise de l’Environnement, Eve Bazaïba.
Les participants à ces assises ont mis un accent particulier sur l’évaluation de la mise en œuvre du moratoire encore en cours sur les forêts congolaises pour adopter une nouvelle feuille de route et en définir les modalités.
« la Re-visitation des concessions forestières octroyées à ce jour ; l’institution d’une commission chargée d’examiner la situation des bois rouges abandonnés et/ou stockés dans l’ex-province du Katanga doivent être faites. La levée du moratoire en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière est toujours en cours. Nous attendons la prise d’un arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de toutes essences de bois d’œuvre en République démocratique du Congo ; et la conciliation des données statistiques entre les services qui interviennent dans le secteur de l’environnement (DGDA, OGEFREM, OCC, DGRAD, DGI, etc », a émis l’expert en foresterie communautaire, vinny Nkoso.
Au cours de la onzième réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu le 09 juillet dernier, le gouvernement avait adopté le dossier relatif aux 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, proposées par Eve Bazaïba au regard des enjeux et défis écologiques planétaire de l’heure.
« Ces mesures préconisées sont regroupées en deux principaux axes : changement climatique et crédit carbone ; et, gestion de forêts. Ils portent sur : l’institution de la taxe carbone ; la création de l’autorité de régulation du marché de carbone ; le lancement des études en vue de l’élaboration de la politique nationale sur le changement climatique et l’adoption d’un cadre légal y relatif et la poursuite de l’opérationnalisation du Conseil consultatif national des forêts, ainsi que l’élaboration d’une politique forestière nationale pour la RDC », avait expliqué Eve Bazaiba.
Dans un communiqué conjoint publié le 13 juillet 2021, plusieurs organisations nationales et internationales sur les questions environnementales se sont insurgées contre la mesure de la ministre Eve Bazaiba visant à lever l’interdiction des nouvelles concessions d’exploitation forestière dans la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.