Un nouveau rapport publié ce jeudi 02 novembre, par le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) a révélé que dans les provinces affectées par les conflits – particulièrement le Nord-Kivu et l’Ituri – l’activisme des groupes armés a continué d’impacter de façon importante la situation humanitaire et celle des droits de l’homme entre juillet et août 2023.
Selon cet organe onusien, l’impactation de la situation humanitaire et des droits humains dans ces provinces, s’explique notamment par des attaques meurtrières contre les civils commises par les rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF) dans le sud du territoire d’Irumu (Ituri) et le nord du territoire de Beni (Nord-Kivu) en représailles contre des opérations militaires menées conjointement par la coalition des armées congolaises et ougandaises (FARDC-UPDF).
Le BCNUDH a également expliqué que la situation des droits de l’homme a également été très impactée par des affrontements ponctuels entre le Mouvement du 23 mars (M23) et une coalition de groupes armés qui, s’y opposant dans les territoires de Masisi et Rutshuru (Nord-Kivu), ont causé des déplacements de population, accroissant la pression sur les sites de personnes déplacées internes autour de Goma, chef-lieu de la province, et au cours desquels des atteintes au droit à la vie et au droit à la propriété ont été commises.
« Pendant la période considérée, le BCNUDH a documenté 35 violations et atteintes des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une augmentation de 10 violations par rapport à celles documentées au cours des mois de mai et juin 2023, qui n’était qu’à 25 cas. Ces violations ont été documentées dans les provinces affectées par les conflits », a renchéri ledit rapport consulté par POLITICO.CD.
S’agissant du contexte électoral, des actes de violence et d’intolérance politique par des individus non identifiés, visant des membres de partis politiques et incluant des menaces, la destruction d’un bureau provincial ou une tentative d’empêcher une réunion ont également été rapportés.
Le bureau des Nations Unies a, dans un autre registre, salué et rappelé la condamnation, fin août dernier par la Cour d’appel du Kasaï central, de Thomas Mulumba Kamuatoka, ancien membre d’un groupe Kamuina Nsapu, seul accusé dans l’affaire « Bayamba », entre autres, pour crimes contre l’humanité par meurtre, et au paiement de 100.000 dollars américains à titre de dommages-intérêts aux cinq parties civiles, dont quatre femmes.
En matière de justice transitionnelle, le BCNUDH a affirmé poursuivre son appui aux autorités congolaises dans l’élaboration d’un cadre législatif et réglementaire permettant de garantir la fourniture de réparations aux victimes de violations graves des droits de l’homme et particulièrement aux victimes de violences sexuelles liées aux conflits, notamment un appui technique et matériel au Fonds national de réparations (FONAREV) pour promouvoir le développement de programmes de réparations centrés sur les besoins des victimes.