Ituri : À Djugu, les déplacés demandent de regagner leurs villages avant le retrait de la Monusco

Les Forces conjointes des FARDC et celles de Mission onusienne en République démocratique du Congo (MONUSCO) ont mis en place un système d’alerte en cas d’attaque afin d’améliorer la protection des civils dans les camps de déplacés à Djugu, province de l’Ituri.

Une stratégie saluée par certains déplacés qui témoignent que cela leur sauve la vie face aux attaques surprises des groupes armés. Deux systèmes d’alerte sont mis en place. Le premier repose sur le téléphone portable.

« On nous a remis le numéro de l’agent de liaison des affaires civiles (CLA) de la Monusco. En cas de menaces d’attaque, nous l’appelons. À son tour, il contacte le commandant du contingent népalais, pour une intervention », témoigne un déplacé dans une vidéo publiée ce lundi.

Le deuxième mécanisme, c’est le système de sirène qui émet du bruit en cas de menaces. « Lorsqu’il n’y avait pas ce système d’alerte, les casques bleus de la Monusco prenaient du temps à intervenir. Mais avec la mise en place de ce mécanisme, une fois alertés, ils interviennent rapidement », confie une déplacée, la quarantaine.

« Même la nuit, ajouté celle-ci, les casques bleus mènent des patrouilles. Si la Monusco se retirait, il nous serait difficile de continuer à vivre ici car la menace d’attaque est toujours là. Avant le départ de la Monusco, il serait souhaitable que nous regagnions nos villages », a-t-elle ajouté.

Cependant, Kinshasa presse le départ de la Monusco du territoire congolais, après plus de vingt ans de présence, jugée inefficace dans ses interventions par les membres de la société civile congolaise. Les autorités congolaises vont jusqu’à avancer que la Mission des Nations unies n’a plus la confiance de la population et sa crédibilité est entachée.

En revanche, la Monusco a rétorqué en qualifiant d’« opportune » la lettre du gouvernement congolais exigeant l’accélération de son retrait. Des allégations qui ne sont pas restées sans réponse du côté congolais : « Il serait criminel et contre-productif de continuer à s’accrocher au maintien de cette mission onusienne », avait écrit le diplomate congolais, Christophe Lutundula.

Le Président Félix Tshisekedi séjourne, depuis dimanche, à New-York où il va participer à la soixante-dix-huitième Assemblée générale des Nations-Unies. Il évoquera la question liée à la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans l’est du pays. Peut-être reviendra-t-il aussi sur cette question délicate sur le retrait de la Monusco.

Odon Bakumba

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