La décision gouvernementale de déployer les militaires pour protéger la concession TFM jugée dangereuse par SARW

L’observatoire des ressources d’Afrique Australe (SARW), se dit préoccupé de la décision du gouvernement congolais qui a déployé les militaires de FARDC pour protéger les installations de Tenke Fungurume Mining contre l’exploitation artisanale.

Dans un communiqué rendu public ce 17 juillet 2019 à Kolwezi dans la province du Lualaba et dont une copie est parvenue à politico.cd, SARW a déclaré: « la récente décision du gouvernement de déployer les militaires pour protéger les installations de
la compagnie Tenke Fungurume Mining (TFM) est dangereuse et potentiellement contre productive. Bien que le mal qu’elle cherche à résoudre soit réel, cette décision de juin 2019 vise
les symptômes sans éradiquer le problème. »

SARW, note que « Depuis 2013, des creuseurs artisanaux envahissent le périmètre minier de TFM. L’afflux de ces
creuseurs s’est intensifié de façon inquiétante au cours de ces dernières années avec une
estimation de plus de 10 000 personnes dont certaines viennent d’autres provinces de la
République. » Mais elle estime néanmoins que « l’exploitation par les artisanaux et leur présence illégale sur les sites miniers industriels sont révélatrices d’un problème de gouvernance auquel
le déploiement des militaires n’est pas la solution. »

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L’observatoire des ressources d’Afrique Australie conseille qu’il est imprudent et dangereux pour le
gouvernement d’apporter une réponse armée et de sécurité. » Et de préciser que « les militaires sont formés pour
garantir la paix, la sécurité nationale et l’intégrité territoriale. »

SARW alerte TFM et le gouvernement de faire attention à ne pas tomber dans la situation de complicité à la
commission des crimes semblable à l’expérience de la société Anvil Mining à Kilwa.

Face à ce qui précède, SARW demande au gouvernement et à TFM d’envisager d’autres méthodes pour
lutter contre l’envahissement des concessions minières par les exploitants artisanaux en lieu et place de recourir à l’armée.

Cette organisation formule certaines recommandations, notamment :

  1. La suppression de tout achat des minerais dans le voisinage des entreprises minières ;
  2. L’application des sanctions sévères à tout celui – creuseur, négociant, acheteur, qui serait trouvé en possession des minerais qui proviendraient des périmètres des compagnies minières ;
  3. L’application des sanctions sévères a tout agent de l’État impliqué dans la facilitation du vol des minerais des compagnies ;
  4. L’investissement dans une garde industrielle professionnelle et bien payée qui doit
    s’interdire de tout acte de corruption, si non TFM devra rompre le contrat de sous-traitance avec des maisons de gardiennage qui ne maintiennent pas la sécurité de son
    périmètre minier ;
  5. Mettre dans le plus bref delais à la disposition des creuseurs, sous leur propre contrôle des ZEA (Zones d’exploration Artisanale) fiables tels que prévu dans la loi minière.

En somme, SARW préconise la création d’un espace de dialogue pour
trouver une solution durable à ce phénomène de présence des artisanaux dans les périmètres des compagnies minières. Elle soutient que cette solution doit avoir un caractère national mais ne doit pas
impliquer l’utilisation des Forces armées.

Junior Ngandu / Adrien Ambanengo | Politico.cd

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