Nord-Kivu: la lutte contre le virus Ebola ne doit pas faire oublier les autres crises [NRC]

En moyenne, 87% des personnes déplacées vivent un peu plus d’un repas par jour dans des zones déjà touchées par le conflit et le virus Ebola dans le Nord-Kivu, au Congo. Les familles touchées par le virus mortel ont perdu l’accès à la nourriture et sont au bord de la malnutrition. Ebola ne peut pas être éradiqué si les gens restent affamés, prévient le Conseil norvégien pour les réfugiés dans un rapport rendu public ce mardi.

« La lutte contre le virus Ebola ne doit pas faire oublier au monde entier que des millions de Congolais ne trouvent pas assez à manger« , prévient Maureen Philippon, directrice du NRC pour la RDC cité dans le document. « Cela est dû aux conflits et à l’insécurité, aux déplacements, à une série de mauvaises récoltes et à des activités économiques perturbées. La crise actuelle liée au virus Ebola aggrave encore ces conditions » poursuit le communiqué reçu par POLITICO.CD.

Une conséquence involontaire de l’épidémie a été son effet néfaste sur l’économie du Grand Nord de la province du Nord-Kivu. Les personnes infectées ou soupçonnées d’être infectées par le virus Ebola ont été forcées d’abandonner leur travail lorsqu’elles étaient incubées rapporte la source.

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Selon des données récentes rassemblées par les Nations Unies, plusieurs régions de la partie septentrionale du Nord-Kivu, y compris des zones touchées par l’épidémie d’Ebola, connaissent une forte augmentation du taux de faim. Au cours des trois premiers mois de l’année, la faim dans la province a augmenté de 31 à 66% parmi les familles déplacées et les communautés les accueillant explique la note.

« Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la communauté internationale sacrifie une crise à une autre, plutôt que de regarder la situation dans son ensemble, et à présent, la population souffre encore davantage« , a averti Philippon. « Nous devons repenser la façon dont nous répondons à ces besoins. »

Les territoires du nord de la province du Nord-Kivu sont instables depuis des années. Des conflits intercommunautaires et interethniques énormes ont poussé la majorité des familles paysannes à fuir et à abandonner leurs champs. Cela a conduit à des cas de mauvaises récoltes et à une baisse des marchés.

Le faible financement humanitaire a également eu un effet handicapant sur les personnes dans le besoin dans ces zones. Plusieurs agences d’aide ont dû mettre fin à leurs activités dans la province assiégée entre 2017 et 2018 détaille les données de ce rapport.

« Les personnes sont beaucoup moins susceptibles de rechercher un traitement ou d’être traitées avec succès contre Ebola si leurs besoins essentiels ne sont pas satisfaits« , a déclaré Philippon. « Si nous continuons sur cette voie, nous ferons face à une double vague de maladies et de pertes de vie beaucoup plus tôt que nous le pensons » averti le responsable humanitaire.

 

Les chiffres présents dans le rapport démontrent que la RDC a enregistré une augmentation de la faim de 70% entre 2017 et 2018.

« Entre 2016 et 2018, il y a eu une augmentation de près de 5% du nombre de Congolais qui ont indiqué que le manque de nourriture leur avait motivé à fuir leur domicile » lit-on dans le document.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR) est l’une des plus grandes agences humanitaires opérant dans le Nord-Kivu. « Nous aidons également les communautés du Kasaï-Central, de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika par le biais de la sécurité alimentaire, de l’éducation, de l’assistance juridique, des abris, de l’eau et de l’assainissement et des programmes d’aide d’urgence depuis 2001 » écrit la note aux éditeurs du communiqué exploité par POLITICO.CD.

Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD

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