Nord-Kivu: Des ONG dénoncent l’inéfficacité des escortes militaires dans « les zones rouges »

Kivu Security Tracker s’interroge dans une publication relative à un dernier cas d’attaque contre un convoi et enlèvement de passagers dans le parc national des Virunga sur l’efficacité d’escortes de l’armée Congolaise pour les véhicules dans la zone dite Busendo (noyade) samedi dernier, où douze passagers ont été kidnappé par des rebelles alors que le convoi était sous escorte de l’armée nationale.

« Cet incident soulève au moins trois questions : celle du parc en tant que facteur d’insécurité pour les passagers ; celle des méthodes utilisées pour sécuriser la traversée des zones rouges et celle de la présence des groupes armés dans le Kivu en général » note le document consulté par Politico.cd.

Pour Kivu Security Tracker, le parc des Virunga [allant de l’ouest de la ville de Goma à la pointe nord-est du territoire de Beni] est devenu depuis l’arrivée des ex-Forces armées rwandaises et Interahamwe en 1994 et les guerres qui ont déchiré le Kivu depuis 1996, un environnement insécurisant sur les tronçons routiers qui le traversent.

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« L’armée congolaise comptait autour de 130,000 soldats en 2013, avec une grande partie déployée à l’est » explique le texte de Kivu Security Tracker, précisant que malgré cette forte présence militaire, les forces de sécurité peinent à sécuriser les routes principales.

« Par exemple: pour sécuriser la traversée du parc, les Forces Armées de la RDC organisent, avec l’appui de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), des escortes entre la cité de Kanyabayonga et celle de Kiwanja (territoire de Lubero et Rutshuru) et parfois entre Mbau et Kamango (territoire de Beni), avec un relatif succès en termes de réduction du nombre des attaques ou des victimes » détaille l’outil de monitoring.

« Mais le fait de placer un véhicule de l’armée Congolaise en tête et un autre en queue d’une longue colonne de véhicules civiles n’a pas complètement dissuadé les groupes armés les plus audacieux, comme le dernier cas le démontre« .

Enfin, la présence des groupes armés prédateurs dans le parc ou dans son voisinage reste un véritable casse-tête pour la stratégie militaire de la RDC. Les passagers ne seront pas en sécurité tant qu’il y aura de groupes armés dans le Kivu.

« Même si l’attention internationale s’est focalisée sur le Parc de Virunga, le problème concerne tous les parcs nationaux de l’est du Congo (Virunga, Kahuzi Biega, Maiko), si le gouvernement veut les rendre plus attractifs et rentables pour l’économie nationale » suggère la note.

Fiston MAHAMBA

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