Veilles rancunes entre la SADC et le Rassemblement

La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) inspire peu confiance au Rassemblement. C’est en tout cas ce que laisse entendre Jean-Bertrand Ewanga, Secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République (AR), plateforme qui soutient Moïse Katumbi. 

Jeudi, pendant que le Rassemblement a longtemps hésité avant de rencontrer la délégation de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le député Jean-Bertrand Ewanga se confiait à POLITICO.CD, expliquant la méfiance des opposants vis-à-vis de l’organisation sous régionale, qui reste tout de même très impliquée en République démocratique du Congo,

Les relations ne sont en effet pas bonnes entre la SADC et la principale coalition de l’opposition. Déjà en mars dernier, le Rassemblement a haussé le ton pour fustiger ce qu’il a alors qualifié de « penchant » de cette organisation en faveur du Pouvoir.

Le communiqué publié le 20 mars par Félix Tshisekedi faisait allusion à autre message de cette communauté, qui a n’a pas hésité à appeler les opposants congolais à présenter trois candidats au poste du Premier ministre, dans les discussions autour de l’arrangement particulier.

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« Nous avons approché l’ambassadeur de la Tanzanie et lui avons rappelé que la Résolution 2348 oblige le strict respect de l’accord. Or ce dernier comporte la liste des parties signataires où ne figure qu’un seul Rassemblement, dont l’unique chef de délégation a été monsieur Félix Tshisekedi du début à la fin des travaux. Nous ne pouvions donc pas cautionner des démarches visant l’application de l’accord qui dès le départ violent ce dernier, en ajoutant des composantes non signataires comme par exemple un deuxième Rassemblement qui est la fabrication de Kabila« , explique à son tour Jean-Bertrand Ewanga.

Selon ce cadre de la plateforme qui soutient Moïse Katumbi, il était donc hors de question que son Rassemblement ne rencontre la délégation de la SADC au même moment que celui des dissidents. « Nous lui avons même signifié que c’est pour cette raison que nous avions rejeté les invitations de Kabila qui violaient la lettre et l’esprit de l’accord par la création d’une composante qui n’existe nulle part dans le texte signé.  Nous lui avons donc présenté nos excuses car il était pour nous hors de question d’être reçus avec ces gens pour ne pas tomber dans le piège de Kabila et nous nous sommes retirés de l’hôtel du fleuve« , a-t-il ajouté peu après-midi.

La SADC reste pas moins un partenaire privilégié de Kinshasa. Elle est en effet à la base de la Brigade d’intervention rapide intégrée à la MONUSCO, et qui a mis fin à la rebellion du M23, en 2012.  Les opposants finiront pas la rencontrer, tout mettant en garde contre « toute violation de l’accord du 31 décembre ».

Par ailleurs, les organisations internationales semblent avoir du mal à contenter les opposants. Même la MONUSCO, pour qui l’ONU a pourtant modifié la mission pour appuyer spécifiquement l’application de cet accord du 31 décembre est sous les critiques du Rassemblement.

 » Je crois que nous devons être prudents face a certains états africains qui se liguent contre l’application de la Résolution 2348 et risquent de nous amener à cautionner les manœuvres de Kabila et ce sera la mort de l’accord. La Monusco a tenté l’aventure en allant visiter Tshibala et en prétendant prendre acte de sa nomination. Nous avons été chez Maman Sidicou et lui avons dit d’éviter de faire une aventure mais de voir la CENCO pour savoir qui est qui. A la CENCO on lui a signifié que le seul Rassemblement était celui dirigé par Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi « , insiste  M. Ewanga.  Voilà qui est dit.

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