La société civile locale avance un bilan provisoire de 15 morts. « Il y a 15 morts, tous de miliciens Kamwena Nsapu » a dit une source de la société civile, qui a requis l’anonymat pour des raisons sécuritaires. Cette source précise que les activistes de droits humains sont souvent la cible de service de sécurité après avoir reporté ou documenté des données sur les violences qui déchirent l’espace Kasaï.
De son côté Martin Kandolo, journaliste à la radio Dibaya de Tshimbulu parle d’une incursion de miliciens venus de villages environnant Tshimbulu. Cette incursion s’est suivie d’affrontements, paralysant toutes les activités. Le journaliste précise que le bilan officiel n’est pas encore disponible, mais témoigne avoir aperçu 10 morts dont 1 militaire de l’armée congolaise et 9 miliciens.
Vendredi, le Bureau Conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme a indiqué que le nombre de fosses communes découvertes dans cette partie du pays est passé de 7 à 23.
La province du Kasaï (actuellement subdivisée en quatre autres provinces) est en proie à une insécurité depuis août 2016. Un conflit opposant le chef coutumier Kamwena Nsapu à l’administration congolaise a éclaté après la mort de chef traditionnel en août dernier. Les affrontements ont fait plus de 400 morts et occasionné le déplacement de plus de 200.000 personnes selon les statistiques du bureau national de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Cette semaine, deux experts de l’ONU disparus le 12 mars ont accompagnés de quatre Congolais ont été retrouvé morts. 39 policiers Congolais sont également morts dans une embuscade tendue par les miliciens Kamwena Nsapu contre un convoi de la police la semaine écoulée.
Le bureau de la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a indiqué vendredi suivre de près l’évolution de la situation actuelle du Kasaï. Dans sa déclaration, la procureure Fatou Bensouda a indiqué que son bureau n’hésitera pas à intervenir si des crimes relevant de sa compétence sont relevés dans la région.