Jean-Marc Kabund : « Kamerhe est un numéro qu’il faut traiter comme tel »

Le Secrétaire général de l’UDPS Jean-Marc Kabund reste catégorique quant au refus d’une alliance politique entre son parti et l’UNC de Vital Kamerhe. Si alliance doit y avoir, Vital Kamerhe doit d’abord des garanties à l’UDPS que cette fois-ci il sera sérieux.

L’UDPS reste ouverte aux forces politiques de l’opposition pour former une plateforme électorale et persiste dans sa logique d’une transition sans Kabila. Le tout dans cette interview de Jean-Marc Kabund accordée à POLITICO.CD.

POLITICO.CD. ans une discussion sur twitter, l’association entre l’UDPS et l’UNC ne vous enchante pas. Pouvez-vous nous en dire plus?

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Ce n’est pas parce que l’association avec Vital Kamerhe ne m’enchante pas. Le problème ce que nous ne pouvons pas au jour d’aujourd’hui s’approcher de Kamerhe sans avoir des garanties que cette fois-ci il sera sérieux. Kamerhe nous a fait ce qu’il nous fait. Pas plus longtemps vous savez que Kamerhe a accompagné Kabila dans le dévoiement de l’accord de la Saint-Sylvestre. Vous vous imaginez que si Kamerhe et le MLC avaient refusé d’aller signer l’arrangement particulier au palais du peuple, Kabila reculerait !

Aujourd’hui si nous en sommes là, c’est parce que Kamerhe a toujours joué des faux jeux dans l’opposition. Et moi je ne peux pas rester indifférent parce que je gère d’abord un grand parti politique sur qui repose l’espoir de tout un peuple. Alors nous ne pouvons pas nous amuser avec la vie de nos compatriotes ! Nous avons demandé au peuple congolais de marcher parce qu’il fallait exiger soit le départ de Kabila soit la mise en oeuvre de l’accord. Mais qui ont torpillé cet accord? Kamerhe fait partie des gens qui ont torpillé cet accord. Et voulons-nous cracher sur la mémoire des ces dignes fils et filles de ce pays qui sont morts?

Aujourd’hui me dire qu’il faut contresigner des documents avec Kamerhe, il faut que j’ai d’abord des garanties que Kamerhe est réellement acquis à la cause du peuple. Il est acquis au changement. Nous n’allons pas nous embarquer dans une logique incertaine. Ça ce n’est pas Jean-Marc. Moi je suis correct, je dis que nous sommes pour une alliance politique mais avec des forces politiques acquises réellement au changement.

Est-ce que jeudi 14 mars vous avez fait représenter l’UDPS à cette rencontre entre l’UDPS, le MLC et l’UNC?

Je crois que mon tweet est clair. Si j’avais mandaté quelqu’un, je n’allais pas désapprouver la démarche. Je l’ai fait parce que j’ai vu cette rencontre dans les réseaux sociaux et j’ai réagi aussi dans les réseaux pour désapprouver totalement ladite démarche. N’eût été la personne de Kamerhe j’allais peut-être m’abstenir. Mais comme c’était Kamerhe, j’étais obligé de dire à l’ensemble de notre peuple que l’UDPS ne peut pas servir de citron qu’on va presser et presser encore et j’ai finalement fait ce tweet.

Nous n’allons pas continuer à servir de marche pieds et de tremplin aux gens qui veulent se blanchir et demain se retourner contre nous. Moi, Kamerhe ne me surprend pas. Mais demain il risque de surprendre tout le monde en soutenant la machine à voter par exemple. Pourquoi contresigner des documents avec lui aujourd’hui, s’il ne nous rassure pas pour le lendemain ? Admettons que Kamerhe demain soutient la machine à voter, parce qu’il s’est approché de nous pour qu’on signe le document rejetant le calendrier électoral et aujourd’hui il soutient le calendrier électoral, qu’allons-nous dire au peuple ?

 

Êtes-vous contre les alliances politiques dans l’opposition ?

Je ne me suis jusqu’à preuve de contraire opposé à l’idée d’une plateforme électorale. Au sein de l’UDPS, les discussions ont déjà commencé de manière informelle avec les forces politiques et sociales du pays. Mais Kamerhe c’est un cas emblématique dans ce pays qu’il faut gérer avec beaucoup prudence. Kamerhe c’est un numéro qu’il faut gérer comme tel. Mais aussi un autre problème, nous devons être clairs et honnête vis-à-vis de notre peuple. Nous avons dit hier qu’en dehors de l’accord politique signé au Centre interdiocésain, les élections n’étaient pas garanties et pour ça nous avons appelé notre peuple à manifester et il y a eu des morts.

Mais depuis quand avons-nous changé d’avis, avons nous communiqué à ce peuple que nous qui vous avions demandé de descendre dans les rues, nous embarquons dans le bateau « processus électoral de Nangaa » ? Nous devons être conséquents et sérieux vis-à-vis du peuple. Jusqu’à preuve du contraire, l’UDPS soutient l’idée d’une transition sans Kabila et ça c’est un gage pour des élections crédibles dans ce pays. Les élections organisées par Nangaa, Kabila, Olenghankoy, Tshibala seront des élections chaotiques.

Si nous y allons sans préalables, sans conditions comme je vois certains leaders de l’opposition s’embarquer, nous amenons notre peuple tout droit dans un mur pour que demain nous demandions à ce peuple de descendre dans les rues parce qu’il faut protester contre les résultats des élections. Mais pourquoi pas poser ces préalables aujourd’hui avant tout embarquement dans ce processus électoral ?

Propros receuillis par Litsani Choukran

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