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Pour Simon Mbatshi Batshia, « la transition sans Kabila » est juste un moyen de pression

La gestion de l’après-décembre 2017 donne de la migraine aux plénipotentiaires du régime de Kinshasa, tant l’échéance avance à grandes enjambées. Le député MP Floribert Mbatshi Mbatshia, gouverneur honoraire de la province du Kongo Central, a réfléchi à haute voix sur la gestion de l’après-décembre 2017, étant donné que les élections sont repoussées au 23 décembre 2018, selon le chronogramme de la CENI rendu public le 5 novembre. Pour l’élu du Bas-Fleuve estime qu’une transition sans Kabila est un stratagème de l’opposition pour trouver une formule qui lui permettrait de se casser. C’est un moyen de pression pour contraindre Kabila de négocier. Interview.

Propos recueillis St Augustin K.

L’Opposition parle d’une transition sans Kabila. Comment va-t-elle s’y prendre sans enfreindre à la loi ?

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Parfois, les opposants savent se faire plaisir. Une transition sans Kabila est une vue d’esprit de l’Opposition. C’est leur souhait mais ils savent que cela n’est pas possible. La loi doit être respectée. Je suis d’avis que c’est une méthode ou un moyen de pression qu’elle utilise pour obtenir plus. A mon avis, l’opposition a une idée derrière la tête. Même s’il ne se prononce pas pour un dialogue, mais l’opposition voudrait qu’on trouve une formule pour qu’elle se retrouve quelque part. Voilà pourquoi elle cherche à placer la barre très haut en disant que Kabila doit partir. De cette façon, elle met le président en position de négocier avec elle. En fat, dire que Kabila ne sera pas président de la transition, c’est aberrant parce que Kabila est à la tête du pays de par la loi. C’est l’article 70 de la Constitution qui maintient les choses en l’état. Cet article voudrait que le président se maintienne au pouvoir tant qu’il n’y aura pas de président élu. Je ne soutiens pas une transition deux ou trois ans, mais cet article stipule que tant qu’il n’y aura pas de nouvelles élections, Kabila reste au pouvoir. L’opposition le sait très bien aussi que le président ne dira jamais : « comme l’opposition me demande de partir, bon je m’en vais ».

Concrètement, comment sera gérée cette période transitoire jusqu’en décembre 2018 ?

Une fois de plus, nous devons être réalistes. C’est la période où les gens doivent s’interdire de raconter des choses pour le plaisir de les raconter, surtout quand on sait que c’est irréaliste. Lors du dialogue du 18 octobre 2016 à la cité de l’Union africaine, les participants avaient estimé que les élections devaient avoir lieu en avril 2018. À la CENCO, c’est un tollé général : les élections doivent se tenir absolument en décembre 2017. Alors que tout le monde savait bien que le pari de décembre 2017 était difficile à tenir mais comme Kabila il fallait faire partir coûte que coûte, les élections ont tété ramenées en décembre 2017. Les réalistes avaient vu juste en les repoussant jusqu’en avril 2018, selon le dialogue du 18 octobre 2016. A mon avis, le calendrier du 5 novembre me paraît plus ou moins réaliste que celui qui fixait les élections en décembre 2017.

 Le calendrier électoral de la CENI divise la classe politique. Quelle analyse faites-vous de ce chronogramme ?

Je sais que c’’est un sujet à polémique. Mais dans la vie, il faut savoir être réaliste. Ce que je peux dire à ce stade est que le calendrier de la CENI, c’est le moindre mal. Car, il vaut mieux avoir un calendrier que le non calendrier. C’est toujours mieux de disposer d’un calendrier, quitte à voir selon les contraintes qui ont été avancées comment on peut parvenir en douceur à des élections paisibles et transparentes.

Effacé de la scène politique depuis votre départ du gouvernorat, à quoi consacrez-vous votre temps?

Non, je ne suis pas effacé comme vous le prétendez. Je suis député, je joue mon rôle. Je participe au contrôle du gouvernement et dans ma propre circonscription, je ne dors sur mes lauriers. Je m’adonne à de grands travaux. En ce moment, je viens de cultiver 40 hectares de manioc, 20 hectares de maïs, 17 ha d’arbres de bois d’œuvre (acacias, tola), en trois mois je vais totaliser 100 autres hectares d’acacias, une vingtaine d’hectares d’arbres fruitiers (manguiers, safoutiers et avocatiers). Je suis vraiment à la disposition de la population. Avec une pépinière d’un hectare, je suis capable de procurer la semence à tous les villages environnants. Beaucoup, être actif, c’est se rendre à la CENCO, à la télévision pour criailler en vue d’un positionnement. Au Congo, tout dialogue débouche sur un partage de postes et les gens se battent pour le positionnement. Je ne suis dans ce schéma-là, je suis pour le développement. Dieu ne nous a pas placés dans ce pays pour se battre uniquement pour des postes.

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines élections ?  

J’ai été élu commissaire du peuple en 1977, j’étais encore âgé de 28 ans, aujourd’hui je suis âgé de 78 ans ; donc, 40 ans après. Je suis entré au gouvernement à l’âge de 33 ans avec Kengo comme Premier ministre en 1982. J’ai été nommé PDG de la SNCC quand j’étais âgé de 38 ans. Continuer à me battre pour des postes, je risque d’être en compétition avec des jeunes politiciens qui n’étaient pas encore nés quand nous avons commencé en politique. Cela donne matière à réflexion. Mais come l’homme politique ne s’appartient pas, c’est au peuple que revient le dernier mot en aval comme en amont.

3 comments
  1. Cela s’appelle « VISIBILITÉ POLITIQUE. Comme son Disciple DEO NKUSU, Mbuta Mbatshi Floribert n’a plus d’argents liquides et il doit faire des telles déclarations pour que J.kabila se souvienne de lui avant les quelques mois de la fin de son régime, puisque en 2011, il parait que J.Kabila l’avait promis de démissionner pour devenir « LE 1er MINISTRE. Il n’a plus été au mangeoire depuis plus de 5 ans.

    L’Homme aux cocotiers (Matadi), « Je veux créer la Classe moyenne », « je veux construire des Banques, des logements sociaux », « je veux créer des emplois pour les jeunes »……Guylain MPANZU est plus profiteur de ce mandat que MBatshi lui -même.

  2. Ce monsieur n’est pas crédible… interrogez les cadres à la SNCC, regardez du côté de Matadi… Il s’en est mis plein les poches, aujourd’hui il fait semblant de prendre de la hauteur. En réalité c’est un message qu’il adresse à la hiérarchie du PPRD qui avait vertement refusé la proposition d’un nekongo célèbre de faire de lui le chef de ce parti avant l’arrivée de Mova.

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