POLITICO.CD s’est procuré une partie de cet entretien, où Louis Michel aborde les aptitudes de communication des présidents Joseph Kabila de la RDC, Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda et Paul Kagame du Rwanda.
Extrait de l’entretien: Louis Michel : (…) mais il a un problème Kabila, c’est un homme qui a une grande difficulté à communiquer, c’est le plus mauvais communicateur politique que je connaisse. Il a une sorte de réserve qui ressemble à de la timidité.
Rodriguez Katsuva : Mais à son dernier point de presse il a essayé de faire de vannes, surement qu’il s’améliore ?
LM : Il a certes fait quelques progrès, mais c’est quelqu’un qui n’aime pas de confrontation directe. Ni avec le peuple, ni avec personne ! Jean-Pierre Bemba serait à sa place, ce serait un homme adulé par le peuple ! Parce que Kabila n’est pas un homme qui va vers les gens !
RK : Il n’est donc pas comme Museveni qui fait des blagues avec le peuple, ou Kagame qui fait des conférences avec le peuple et dans des universités ?
LM : Non, non, non ! Il y a des gens dont le silence et la réserve plaident pour eux. En politique, les silences parfois sont plus importants que les discours ! Le grand problème du politique c’est qu’il faut toujours être en phase avec le timing, si vous avez une idée de génie que vous sortez au mauvais moment, vous la tuez ! Ce qui est dommage ! L’art du politique c’est de savoir maitriser le timing ! Et ça c’est quelque chose que Kagame sait faire, que Museveni sait faire. Mais Kabila non ! Kabila je crois que c’est un homme foncièrement énervé, même si je crois qu’être au pouvoir ne l’amuse pas (…)