Robert Mugabe a été exclu de sa propre formation politique, selon une information de l’agence de presse Reuters citant un communiqué officiel du parti Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF). Il a été aussitôt remplacé par Emmerson Mnangagwa, ancien vice-président du parti que Robert Mugabe avait renvoyé le mois dernier.
«Il a été exclu», a déclaré un des délégués du parti à Reuters, avant d’ajouter : «Mnangagwa est notre nouveau dirigeant». Trois autres délégués ont confirmé cette information à l’agence de presse. Grace, la femme du président qui souhaitait lui succéder a également été exclue du parti.
Selon les informations de Reuters, le président de l’Association nationale des vétérans de la guerre de libération (ZNWLVA) Christopher Mutsvangwa, a déclaré que la décision du parti ZANU-PF était préliminaire à une destitution de Robert Mugabe en tant président du pays. Il a ajouté que ce dernier essayait actuellement de négocier une sortie honorable, mais a précisé qu’il devrait quitter le pays tant qu’il le pouvait encore, avant d’ajouter que si le président de 93 ans ne déclarait pas sa démission à la presse, une issue moins pacifique serait préconisée : «Nous allons rameuter toute la rue, tous les opposants et ils feront ce qu’ils ont à faire.»
Ce désaveu politique du président zimbabwéen survient dans un contexte très tendu pour le pays : le 15 novembre, des chars d’assauts ont été aperçus autour du parlement et une vague d’arrestations de ministres et de militaires s’en est suivie.