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She, le démineur!

Il était attendu au tournant, Léonard She Okitundu, monsieur diplomatie de Kabila. Au soir de son passage devant la représentation nationale, l’homme a plus divisé son auditoire que résolu réellement la question du scandale des passeports. 

Comment désamorcer une bombe posée par son propre camp. C’est l’exercice compliqué auquel le chef de la diplomatie congolaise s’est attelé à résoudre cet après-midi à l’Assemblée nationale, devant des députés, mais aussi une nation plus qu’en colère.

En effet,  Agée Matembo Toto, son adjoint, a joué le poseur de bombe en annonçant, comme s’il n’y avait pas suffisamment des problèmes dans ce pays, l’interdiction prochaine des passeports semi-biométriques en République démocratique du Congo. Une décision qui non seulement oblige des milliers de Congolais en situation difficile à se procurer l’un des plus couteux documents au pays, mais aussi et surtout, à réveiller un vieux scandale impliquant des présumés proches du président Kabila. Deux semaines après, c’est avec attention particulière que le pays attendait au tournant le démineur, Léonard She Okitundu, depuis le pupitre de l’Assemblée nationale à Kinshasa.

Cintré dans sa veste de diplomate, She a d’abord joué au nettoyeur. Dans un bon français de politicien et emberlificoteur, le chef de la diplomatie congolaise récite l’argumentaire sécuritaire à défier la perfection d’un roucoulement. Le passeport congolais, dit-il, est détourné par des réseaux de trafiquants de drogue ou d’organes jusqu’au Brésil; à la Pablo Escobar. Selon lui, il était plus qu’urgent que l’Etat réagisse.

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C’est un peu « trop gros » ! Ça tombe bien, She a mieux dans sa gibecière: des mesures crève-cœur. Un rétropédalage en douce, très soigneusement gardé, annonçant d’abord un report de la date butoir pour le 14 janvier 2018. Il coupe ensuite le fil rouge pour arrêter le décompte: ceux qui détiennent un passeport semi-biométrique ne paieront « que » 100 USD, au lieu de 185 USD,  pour recevoir le graal biométrique.

Ça en est fini. Le démineur a fait le job. Il a fait disparaître, comme Harry Houdini, un éléphant d’une salle remplie de monde.  On pouvait à nouveau circuler. Car, si le pouvoir de Kinshasa imite rarement Nicolas Cage et John Travolta dans leur volte-face, on notera au moins que Kinshasa a reculé, d’un seul pas, certes peu suffisant: mais il faudra le prendre ou tout perdre.

Entre temps, l’homme que Kabila a sorti de sa poche, après des longs mois de « couve », semble revenir petit à petit sur les devants de la scène politique nationale où il est désormais un des techniciens du régime.

Solange Mbilia

3 comments
  1. C est un escro du regime et non un technicien mr le journaliste. Qu’appelez vous techniciens? Un menteur ne peut etre un technicien? A moins que le mensonge soit une technique. Ce sont de temeraires sans éthique et sans morale. Nous ne sommes pas de naifs. Nous sommes dirigés par des monstres sans coeur. Ils reflechissent plus avec leurs ventres qu’avec leurs cerveaux. Ce sont des esclaves au service de la médiocroté. L’histoire ne retiendra aucun mérite pour ces aventuriers Kabilistes. Mawa.

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