Ces « milliers de pages » analysées par un groupe de médias étrangers, le Financial Times, TV5 Monde et Radio France Internationale (RFI), en collaboration avec le Groupe d’études sur le Congo (GEC), un institut de recherche de l’Université de New York, indiquent que le vainqueur n’est pas celui annoncé par la Céni.
Le premier document, explique RFI, une base de données attribuée à la Commission électorale congolaise, porte sur 87% de suffrages exprimés. Le second a été produit par la Conférence épiscopale et porte sur 42,92% des voix. Ils consacrent une victoire de l’opposant Martin Fayulu, contrairement aux résultats provisoires donnant Félix Tshisekedi victorieux de la Présidentielle du 30 décembre.
Alors que le camp de Martin Fayulu encense ces publications, le pouvoir congolais et le camp de Félix Tshisekedi accusent ces médias de « manipulation ». Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, dénonce ces publications. « Nous considérons cette information et la diffusion qui en est faite, en ce moment où la Cour vient de prendre en délibéré la procédure en contentieux ouvert par Monsieur Fayulu, comme une tentative grossière de faire pression sur la Cour constitutionnelle« , dit le ministre congolais.
Outre les cadres de l’UDPS et les officiels au pouvoir, des partisans de Félix Tshisekedi se sont également attaqués notamment à Jason Stearns du GEC. Le chercheur américain, très farouchement opposé au pouvoir de Kinshasa, a dénoncé cette situation dans un tweet. « Je peux comprendre que les gens aient des doutes sur les documents qu’on a publié. Mais pourquoi ces attaques personnelles qui n’apportent rien à la discussion? Que la CENI publie ces résultats par BdV et CLCR. Comme ça on règle la question« , a-t-il dit.
Cependant la proximité entre le GEC et l’opposant Moïse Katumbi est également dénoncée. Pour beaucoup, ces fuites viendraient de l’opposant congolais en exil, qui soutient Martin Fayulu, clamant également la victoire de ce dernier à la Présidentielle, fustigeant les résultats officiels. Mais la RFI affirme que ces documents viendraient d’un « lanceur d’alerte » qui les aurait fait « fuiter » du serveur de la Commission électorale à Kinshasa pour dénoncer « un hold-up électoral »,