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Rassemblement: l’inévitable éclatement

« Félix Tshisekedi négocie avec le Pouvoir de Kabila« . C’est par cette rumeur un peu insistante que les choses ont commencé à bouger du côté du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Depuis plusieurs mois déjà, une vraie-fausse crise plane au-dessus de cette coalition créée en 2016 par feu Étienne Tshisekedi et dont l’objectif principal était de réunir les forces de l’opposition pour obtenir le départ de Kabila à la fin de son deuxième et dernier mandat en 2016.

La plateforme, qui a déjà survécu à un premier vague des départs à la mort de son leader en février 2017, est sur le point de connaître un nouveau tournant, semblant finalement arriver en fin de cycle.  D’un côté, la elle semble avoir échoué sur toutes les lignes : elle n’est plus capable de mobiliser contre Kabila, là où les Laïcs catholiques et les mouvements citoyens semblent faire mieux. De l’autre, elle est toute aussi incapable d’obtenir l’application de l’accord signé le 31 décembre 2016, minée par des débauchages et une énorme carence de stratégie.

« Tshisekedi avec Kabila »

Des opposants discutant lors d’une veillée de prière à Bruxelles, à l’occasion de la mort de Tshisekedi

Deux ailes seraient donc à la base de ces dissensions parfois vraies, parfois fortement alimentées par le pouvoir congolais dont une cohésion à toute épreuve ne saurait être bénéfique pour lui. Ainsi Moïse Katumbi, candidat Président en l’exile, et Félix Tshisekedi ne seraient pas en bons termes. Selon des sources concordantes, le fils d’Étienne Tshisekedi, dont le leadership à la tête du Rassemblement est fortement décrié, serait en discussions avec Joseph Kabila pour une nomination à la Primature. Une situation qui ne laisserait pas l’ancien gouverneur du Katanga incessible.

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Même si les deux camps affirment toujours officiellement leurs engagements en faveur de l’unité de la coalition, dans le fond, chacun essaie bien de prévenir l’inéluctable : l’éclatement. C’est ainsi que sans surprendre son monde, Moïse Katumbi a annoncé depuis le jeudi dernier un grand conclave à Johannesbourg en Afrique du Sud, pour créer une plateforme électorale autour de sa personne.

Katumbi prend le devant

Loin d’une simple plateforme pour des élections, ce qui ne dérangerait le principe fondateur du Rassemblement, le leader du G7 s’est présenté, samedi lors de sa prise de parole officielle devant ses partisans, en capitaine d’une équipe qui veut gagner. “Ces trois jours, ensemble, vont permettre de construire l’alternance de demain et montrer au peuple congolais qu’il n’est pas seul, que nous travaillons et que nous vaincrons”, déclare-t-il.

Avec cette sortie, Moïse Katumbi n’est plus seulement un candidat parmi les opposants, mais présente son courant, ENSEMBLE, comme les vraies forces de l’opposition, s’éloignant un peu plus de l’aile de Félix Tshisekedi qui n’a pas cessé de patauger ce dernier temps.

En effet, pendant que Félix Tshisekedi séchait la marche du 25 février dernier, bloqué en Europe par « ses médecins », à Kinshasa, Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l’UDPS, enchaîne des mauvais pas, s’attaquant tantôt aux catholiques ou parfois, soutenant une transition sans Kabila largement décriée par des proches de Katumbi.

Mort programmée du Rassemblement

Par ailleurs, alors que Moïse Katumbi tire son épingle du jeu, Félix Tshisekedi a tenu un meeting au même moment à Kinshasa, démentant du bout de lèvres les dissensions entre lui et Katumbi, tout en se préparant à faire cavalier seul.

Le fils de Tshisekedi a d’abord officiellement annoncé sa candidature à la présidence du parti de son père, tout en prenant le soin de confirmer sa candidature à la prochaine Présidentielle, se gardant d’égratigner Moïse Katumbi, sans dire mot des rumeurs qui l’entourent sur des probables négociations avec le pouvoir.

D’après ces rumeurs justement, de négociations entre Félix Tshisekedi et le pouvoir de Kabila persistent, on annonce même un accord autour des funérailles de son père Étienne Tshisekedi les jours à venir. Toujours du côté de l’UDPS, on envisage, comme pour répondre aux Katumbistes, de transformer le Rassemblement en une plateforme électorale, ce qui sonnerait le glas de cette coalition, dont plusieurs composantes ne pourraient pas suivre la candidature de Félix Tshisekedi à la prochaine présidentielle.

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