Bataille autour de la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’homme

La candidature de la RDC au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies est au coeur d’une rude bataille, alors que l’ONU s’apprête à voter le 16 octobre prochaine.
Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo
Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo

Les élections annuelles pour pourvoir les 47 sièges du Conseil des droits de l’homme se tiendront à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le 16 octobre 2017. La République démocratique du Congo, tout comme l’Angola, le Sénégal et le Nigéria, figurent sur la « liste fermée » (« closed slate ») en vue de pourvoir les quatre postes réservés au groupe africain au sein du Conseil, ce qui garantit pratiquement un siège à chacun.

« Les États membres de l’ONU ne devraient pas voter en faveur de la République démocratique du Congo lors des prochaines élections du Conseil des droits de l’homme, en raison des violations généralisées des droits humains commises par le gouvernement et de son manque de coopération avec les mécanismes des Nations Unies dans le domaine des droits humains« , a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

« Accepter la candidature de la RD Congo porterait atteinte aux principes fondateurs et à la crédibilité du principal organe des droits humains de l’ONU et à sa capacité à promouvoir le respect de ces mêmes droits », a déclaré Louis Charbonneau, directeur de plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch. « Ce serait aussi un affront cinglant aux innombrables victimes des exactions du gouvernement et au travail des courageux activistes congolais. »

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Pour ce vote, la majorité des suffrages exprimés est nécessaire pour être élu, la RDC, explique Human Rights Watch, pourrait se voir refuser un siège si la moitié des États membres participant au vote s’abstiennent de voter en sa faveur.

Kinshasa « confiant »

« Même s’il figure sur une liste arrêtée à l’avance, un pays doit toujours recevoir une majorité des votes exprimés pour être élu », a conclu Louis Charbonneau. « Les États membres de l’ONU qui s’abstiennent de voter pour la RD Congo manifesteront leur soutien aux normes élevées exigées pour siéger au Conseil en rejetant un État responsable de violations des droits humains en série de cet organe important. »

En effet, Washington s’est levée le 29 septembre pour s’opposer, une fois de plus, à la candidature congolaise. Néanmoins, au même moment, un projet de résolution initié par Kinshasa et présenté par l’Union Africaine a été voté le même jour, à une majorité écrasante.

« C’est un véritable test de maturité qui permet d’envisager avec optimisme la candidature de la RDC au Conseil des Droits de l’homme de l’ONU« , explique un diplomate congolais qui a requis l’anonymat.

Ainsi, avec 45 votes pour, une abstention (Corée du Sud) et un vote contre, celui seul des Etats-Unis, le score de ce projet de résolution sur la République démocratique du Congo est d’autant plus étrange qu’il a été soutenu par l’Union Européenne, qui a finalement choisi « d’isoler les Etats-Unis ».

Appuyée par le groupe des treize pays africains du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la RDC attend impatiemment le vote final sur sa candidature qui va intervenir ce 16 octobre

7 comments
  1. Les droits de l’homme sont devenus la dernière arme utilisée contre la RDC, à l’instar du Venezuela.
    Les médias dominants jouent ce rôle, ils créent en effet un récit déformé ainsi qu’une frénésie constante qui sont cruciaux dans n’importe quelle opération visant à abattre un régime.
    des soit disant droits de l’homme sont manipulés pour des intérêts impériaux.
    comme au Venezuela, le fer de lance de cette opération ne sont autres que des ONG telles que Human Rights Watch (HRW), Transparency International . Elles ont un long passif documenté de partis pris et de mensonges absolus dans leurs rapports sur la RDC, ce qui n’a rien de surprenant étant donné leur accointance flagrante avec le gouvernement des USA.
    Le rapport sur les régimes ciblés et cibles sont sélectifs et partiaux, et constituent un nouvel exemple de la politisation malheureuse qui affecte le travail du HCDH, discréditant sa crédibilité et sa réputation.
    ceci n’est pas une espèce de relativisme moral pour soutenir qu’un crime ne devrait pas être examiné ou que que personne ne peut être reconnu coupable de crimes contre l’humanité.Mais ce qui est assurément absurde et inacceptable, c’est que l’empire étasunien, en personne ou par procuration, soit le magistrat qui juge les autres personnes et les autres pays.
    j’écris tout en sachant que les moins lucides vont me traiter de kabiliste. je n’ai pas besoin de me défendre à ce sujet. Au moins, je sais comprendre les signes de temps.

  2. une bataille inopportune de la part du régime de Kinshasa et du Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.
    que la RDC en fasse partie ou pas que ce qui va changer?
    c’est depuis combien de temps que le régime en place est taxé de non respect des droits de l’Homme. qu’est ce que ce Commissariat a fait pour sauver les victimes et empêcher que cela se produise encore, si ce n’est que des déclarations sur déclarations.

  3. S’ils acceptent de faire siéger la RDC, ce sera une insulte pour les 6000 0000 de morts (ce qui est un génocide pur et simple). Preuve également qu’ils n’y sont pas pour rien et qu’ils n’ont pas intérêt à faire la lumière sur les différents protagonistes ayant pris part ou instigateurs de ce génocide.

    1. Si les 6000 000 de morts constituent un génocide en RDC, j’estime que personne ne pourra siéger au Conseil des droits de l’homme. Qui arment les pays et les rebellions qui sont à la base de ces 6000 000 de morts? n’est-ce pas les USA et la Grande Bretagne? a quels pays appartiennent les Multinationales qui exploitent les richesses de la RDC dans les zones en conflit? n’est-ce pas aux Européens? Quelle est la justice qui a toujours innocenté les policiers Blancs qui tuent injustement les Noirs Américains? n’est-ce pas la justice américaine? et pourquoi ces soi-disant ONG de droits de l’homme ne condamnent jamais ces assassinats? En toute logique aucun pays n’est propre

  4. visionnez la petite vidéo « Les Etats unis impliqués dans le génocide rwandais? » sur sputniknews.com. et vous affirmerez que ceux qui siègent à ce Comité sont ceux qui respectent les droits de l’Homme congolais.
    que les lucides me donnent leurs avis.

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