Meurtre des experts de l’ONU: ce qu’il faut à présent retenir

Des nouvelles révélations de RFI sur la mort des deux experts de l’ONU en République démocratique du Congo, alors qu’ils enquêtaient sur les violences dans la région du Kasaï, jettent un pavé dans la mare. La milice de Kamwena  Nsapu est accusée par la Justice congolaise et l’ONU, alors que le procès se poursuit. Mais pour RFI, ses informations indiquent que les enquêteurs onusiens auraient pu être victimes d’une machination.

Dans  sa livraison de ce mercredi 13 septembre 2017, Radio France internationale (RFI) s’est intéressée, à la Une de l’actualité de sa première édition consacrée à l’Afrique, au dossier relatif à la situation du Kasaï en République démocratique du Congo, après plus d’un an des violences attribuées à la milice de Kamwena Nsapu. Une crise, commente la RFI, qui a connu son paroxysme avec la mort, il y a six mois, des deux experts de l’ONU.

Un procès est en cours à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï. Dans le box des accusés, des miliciens Kamwena Nsapu que la Justice militaire pense responsables de ce double meurtre. Des enquêteurs mandatés par l’ONU ont également conclu à une version similaire.

Mais aujourd’hui, six mois plus tard après ce meurtre odieux, RFI publie une enquête exclusive qui met en doute cette version officielle et suggère la piste d’un guet-apens. La journaliste Sonia Rolley, qui fut envoyée de RFI en Rdc, dit être entrée en possession d’un enregistrement d’une conversion entre les experts et les membres de la Cour royale de Kamwena Nsapu. Une réunion infiltrée par des agents de service de sécurité de l’Etat qui ont induit en erreur les deux experts onusiens.

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Ainsi s’explique-t-elle : « Michael Sharp et Zaina Catalan avaient rendez-vous avec un des chefs de délégation de la cour de Kamwena Nsapu, venu négocier un accord avec le gouvernement congolais. Nous sommes à la veille de la mort des deux experts. Ils préparent une mission dans la localité de Bukonde, plus de trois heures de route de Kananga… Mais l’interlocuteur des deux experts ne parle pas français. A plusieurs reprises, il essaie de les mettre en garde contre l’idée de se rendre à Bukonde. Il leur suggère en langue locale de se rendre plutôt dans le village de Kamwena Nsapu. Mais jamais ces mises en garde ne seront traduites. Au contraire, toutes les garanties de sécurité sont données. Et parmi les personnes qui mentent aux deux experts, RFI a réussi à identifier leur interprète présumé qui était là pour les accompagner. Son cousin, José Tshibwabwa, agent de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et un membre de la famille royale, Thomas Kashama qui ment même sur son identité… Selon des proches des témoins, Thomas Kashama est aujourd’hui devenu agent d’un autre service de sécurité congolais, la DGM », explique notre consœur.

RFI rappelle ensuite qu’officiellement, le gouvernement congolais a dit après la mort des deux experts de l’ONU, ne jamais avoir été informé de leur mission dans la région. Thomas Kashama et José Tshibwabwa n’ont jamais comparu devant le Tribunal de garnison militaire de Kananga, affirme-t-elle. Ils étaient, ces derniers jours, tous deux injoignables, renchérit la radio mondiale. RFI dit donc ne pas être en mesure d’expliquer leur motivation.

L’on affirme aussi que l’un des intéressés mis en cause par plusieurs témoins a d’ailleurs parlé à la journaliste de RFI Sonia Rolley. C’est lui aussi un témoin clé. Il s’appelle Jean-Bosco Mukanda.

Il a activement participé à l’enquête de la Justice militaire comme à celle des Nations Unies. Il dit avoir assisté au meurtre.

Selon des habitants de Bukonde, l’enseignant-informateur de l’armée congolaise, Jean-Bosco Mukanda, serait lui-même un chef de milice qui travaillerait main dans la main avec les FARDC. Fausses accusations, dit-il au téléphone à RFI.

Balomela

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