Katumbi: vrai retour ou une nouvelle « feinte »?

L’opposant congolais a annoncé une fois de plus son retour imminent au pays, alors que la situation réelle semble beaucoup plus compliquée pour lui. 

Ce vendredi à Paris, l’opposant congolais Moïse Katumbi, a rendu publique une lettre du Comité des Droits de l’homme de l’ONU adressée à son avocat. Dans cette correspondance adressée le 15 juin,  à Mt Éric Dupond-Moretti, l’ONU affirme prendre en compte la plainte déposée par ce dernier contre l’Etat congolais, tout en promettant l’étude de celle-ci.

Dans l’entre-temps, elle annonce avoir demandé au gouvernement congolais de prendre « toutes les mesures nécessaires de manière à prévenir tout risque de préjudices irremplaçables en lien avec l’exercice par l’auteur des droits garantis par le Pacte »

« L’Etat partie [en l’occurrence la RDC] est notamment tenu de prendre toutes les mesures nécessaires en vue d’assurer que l’auteur [Moïse Katumbi] puisse rentrer en République démocratique du Congo et puisse participer librement et en toute sécurité, en tant que candidat, aux élections prévues pour la fin 2017« , annonce cette lettre.

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Dans la foulée, l’ex-gouverneur du Katanga annonce une nouvelle fois son retour au pays, après plus d’un an passé en exil, à la suite d’une condamnation dénoncée de trois ans de prison fermes.  Moïse Katumbi n’a cependant pas communiqué la date exacte de son retour. « De toutes les façons, je communiquerai la date de mon retour. Je ne vais pas rentrer pendant la nuit, je vais le faire pendant la journée« , a-t-il fait savoir.

Il ne s’agit pas en effet d’une première fois que l’opposant congolais promette de regagner le pays depuis son départ en exil en mars 2016. Le candidat à la présidentielle a en effet promis en février dernier de regagner la capitale « avec la dépouille de Tshisekedi« , leader de l’opposition décédé à Bruxelles, mais dont les funérailles n’ont toujours pas lieu à ce jour.

Par ailleurs, même si Moïse Katumbi peut se prévaloir de cette lettre des droits de l’homme de l’ONU, il ne s’agit pas encore d’une condamnation nette des autorités congolaises. « Le Comité des Nations Unies n’a pas encore pris de décision et n’a même pas encore commencé à étudier la plainte« , fait savoir un source à POLITICO.CD.

DR. Moïse Katumbi et son avocat.

« Au nom de la procédure en cours, l’opposant congolais peut toutefois continuer à jouir de toute sa liberté, d’où l’appel du Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU aux autorités congolais« , a ajouté ce haut fonctionnaire onusien basé à Kinshasa.

Cependant, même une condamnation de la RDC à l’issue de cette procédure ne risque pas de changer grand-chose dans la situation de Moïse Katumbi, d’autant plus que lui-même dit recouvrir à l’organe onusien pour la forme. « Je devrais d’abord épuiser toutes les voix pacifiques. C’est pourquoi je suis ici à Genève aujourd’hui. C’est parce que je suis légaliste. Et, le plus important pour moi c’est d’avoir aujourd’hui porté plainte. Vous avez dit que le président Kabila ne respecte rien, là c’est son problème. Moi je suis un homme d’avenir. Nous devrons voir l’avenir. « , expliquait-il le jour du dépôt de la plainte.

En effet, le leader du G7 n’est pas le premier opposant congolais à recourir à l’ONU pour protester contre la justice congolaise. En novembre 2016, le même Comité des droits de l’homme des Nations-Unies avait condamné la RDC au sujet de l’opposant congolais Eugène Diomi Ndongala, emprisonné depuis quatre ans pour viol sur mineures. A ce jour, le président de le Démocratie Chrétienne croupit toujours en prison.

Par ailleurs, l’ex-gouverneur du Katanga a tout aussi été disculpé par la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO) en avril dernier, à travers un rapport remis au président Joseph Kabila par une commission ad-hoc mise sur pied conformément à l’accord du 31 décembre. Ce dernier a simplement qualifié la condamnation de l’opposant congolais de « mascarade ».

Malgré cela, il n’a toujours pas regagné le pays, où le gouvernent lui promet toujours une arrestation immédiate. De plus, le même Moïse Katumbi a demandé en début de semaine des « garanties » de la part des autorités avant son retour au pays. « Vous avez remarqué certainement que les opposants disparaissent facilement au Congo, qu’ils sont vite emprisonnés. Je ne serai pas une victime de plus d’un régime assassin. Je suis innocent sur toute la ligne, tout le monde l’a reconnu. Je ne vais pas me laisser enfermer pour le bon plaisir d’un petit dictateur« , dit-il dans cette interview à La Libre.

4 comments
  1. Kabila na va pas se laisser faire;
    Moise ferait mieux de rester en europe jusqu’à ce que kabila soit chassé sinon, il va faire la prison. c’est claire. Au moins qu’il soit sous escorte de la Monusco… Qu’il ne rentre pas encore. Le pays est entrain d’être asfixié et ce pouvoir corrumpu ne va pas trop longtemps resisté.

    1. Moise doit prendre au serieux ton conseil, et surtout cesser de faire ses annonces toniturantes de son imminent retour non suivies d’actions. Les Congolais qui croient en lui finiront par s’en lasser et le prendre pour un « farfelu ». Comme le jeune President de la France Emmanuel Macron, mieux vaut parler moins.

      Quant a la MONUSCO a laquelle tu te fies, soyons serieux. Le Nigerien qui la dirige, et copain de Kodjo et Thambwe Mwamba, est dans la poche de Kabila.

      1. Katumbi sera arrete, une fois au Congo 1000% certain. Katumbi laisse avec tes blah blah de retour imminent. Fatiguant!!! Je voterai pour toi mais prouve-toi.
        La prison DE makala t’attend. Attends d’abord que kabila soit chasse. Sinon, chasse-lui par la force.

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