Au cours de son audience publique ce vendredi à Kinshasa, la Cour Constitutionnelle a déclaré « nulle et non fondée » la motion de censure votée le 18 avril dernier contre le gouverneur du Haut-Katanga Jean-Claude Kazembe. La Cour dit motiver son arrêt par le vice de procédure ayant entaché la destitution du gouverneur.
Néanmoins cette décision intervient étrangement après l’annonce d’une nouvelle vague des sanctions de la part de l’Union Européenne contre des autorités congolaises, et dans laquelle M. Kazembe devrait faire partie.
En effet, un rapport de 9 pages, datant du 20 avril et rédigé visiblement par la représentation de l’Union Européenne en République démocratique du Congo, accuse ce cadre de la Majorité Présidentielle d’être impliqué dans la répression de l’opposition congolaise dans cette partie du sud-Est du pays.
« Il [le gouverneur Kazembe] a interdit toutes les manifestations au Katanga en septembre 2015, puis à nouveau dans les jours précédant le 19 septembre 2016 – une politique qui est restée en place depuis le début, refusant aux citoyens congolais d’exercer leur droit d’exprimer leur préoccupation pacifique« , accuse ce rapport de l’UE.
« En plus de jouer un rôle clé dans l’obstruction de la liberté d’association et du droit de protester, Kazembe a en outre été lié aux procédures judiciaires engagées contre le candidat de l’opposition Moise Katumbi le 22 juin 2016. Comme l’a révélé une lettre ouverte rédigée par la juge Chantal Ramazani Wazuri, après avoir fui en France, le processus judiciaire avait été marqué par des considérations politiques au mépris des principes d’équité« , enfonce-t-il.
Le rapport énumère, outre une longue explication concernant l’importance des nouvelles sanctions de l’UE au pays, une liste de neuf autorités congolaises à sanctionner. Le vieux continent devrait annoncer sa décision la semaine prochaine.