L’opposition au pied du mur?

Les opposants congolais, qui peinent à faire partir Joseph Kabila du pouvoir, semblent à bout de souffle contre un Pouvoir qui multiplient blocages et stratagèmes.

« Etre au pied du mur », une expression qui date de la fin du XVIe siècle. Plus concrètement: « se trouver au pied du mur sans échelle », cette variante montre bien l’impossibilité de se sortir d’une situation contraignante. En République démocratique du Congo, l’opposition contre le président Joseph Kabila semble se retrouver dans la même position.

Le 31 décembre dernier, la coalition des opposants menée par Étienne Tshisekedi, combinée à celle de Jean-Pierre Bemba, le Front pour le Respect pour la Constitution, ou encore celle de signataires de l’accord de la Cité de l’Union Africaine, représentée ici par Vital Kamerhe; laissaient explosé leur enchantement, alors que ce consensus durement obtenu scellait ainsi l’avenir du Président congolais pour la fin de l’année 2017 en cours.

Trois mois après, le « petit » arrangement particulier jouxté à cet accord s’est finalement révélé être un véritable bourbier malignement placé par le Pouvoir, décidé à démentir la vente hâtive de son ours de peau. Alors que l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo s’y était cassé les dents, les prêtres catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont fini par connaître le même sort, abdiquant devant l’impossible, et rendant le tablier au Président lui-même.

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En mode superman, Joseph Kabila accepte donc de peser de tout son poids pour ainsi obtenir l’application de ce fameux accord. Un poids très connu dans ce pays où, rien n’est impossible « sous l’impulsion du Président ». Néanmoins, la donne n’allait pas être simple. Comment se constituer en justicier dans un conflit où on est partie?

« Niet », disent les opposants congolais. « Nous avons appris que le chef de l’Etat a finalement récupéré sa position. Nous avons toujours dit qu’en tant que garant de la Nation, il est le problème et la solution en même temps », a estimé Eve Bazaiba, secrétaire Général du Mouvement de Libération du Congo et Chef de file du Front pour le Respect de la Constitution (FRC).

« La crise actuelle n’est pas due au fait qu’il y a un problème de mise en place du Gouvernement, mais au fait que nous sommes à la fin du mandat du Président Kabila depuis le 19 décembre 2016, la non tenue des élections, principalement la présidentielle dans le délai constitutionnel« , a martelé Mme Bazaiba dans une interview accordée vendredi à Radio Okapi.

Goliath trop fort pour David?

Même son de cloche du côté du Rassemblement, où Christophe Lutundula, vice-président du G7 est allé jusqu’à usé d’une question métaphore originale pour dénoncer la situation. « Comment le coach d’une équipe peut-il proposer d’encadrer l’équipe adverse dans un match qui oppose les deux clubs« , a-t-il lancé à la presse.

La boucle vient visiblement de faire son tour sur l’opposition. Depuis l’année dernière, le Pouvoir mène la danse dans un duel plus que redouté par la population. Entre temps, tout en étant fragilisé, le Rassemblement tente de briser l’encerclement, appelant à une mobilisation générale dont le point de chute n’est autre que le Palais de la nation, bureau même du président Joseph Kabila, situé dans un périmètre de sécurité qu’aucune manifestation publique n’a jamais atteinte depuis la création de l’Etat Indépendant du Congo en 1885. Rien n’est moins sur que les opposants y arrivent, alors que la même stratégie a été tentée plusieurs fois l’année dernière du vivant même d’Étienne Tshisekedi. Kanyama et ses hommes s’y frottent déjà les mains.

Lundi, les contemporains de Moïse Katumbi vont effectuer leur premier test avec un appel à la ville-morte sur toute l’étendue du pays, encore du « déjà vu » dont l’issue tournera en une discussion de photos entre pro et anti-pouvoir. Entre temps, Joseph Kabila règne sur le temps et parait avoir les mains plus que déliées. Il faudra néanmoins compter sur la pression internationale, dont l’ONU qui vient d’adapter le mandat de sa mission en RDC exclusivement  à l’accord du 31 décembre.

De l’autre côté, la ribambelle de mouvements citoyens qui juraient par la fameuse date du 19 décembre semble tout autant essoufflée. La Lucha, groupement phare de cette mêlée, semble étourdie dans une lutte contre l’insalubrité qui a souvent tourné à une navette entre prison et communiqués de dénonciations. Quant à Filimbi, dont le communiqué date, dénoncait déjà les « politiciens », plus question de s’emprendre seulement au Pouvoir Kabiliste. La donne a-t-elle changé?

A l’heure actuelle, entre les grimaces de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS)  et les balles réelles de la police, entre les tweets de Claude Lubaya, Martin Fayulu… évoquant le fameux article 64 et le communiqués de la SADC contraignant l’opposant, le pays entier semble figé devant un duel entre un David qui n’est visiblement pas à la hauteur de son Goliath, qui est pourtant fustigée par l’ensemble de la population. Faudra-t-il que le pays entier se mette aux  lance-pierres? Bonjour les réactions.

Litsani Choukran,
Le Fondé.

4 comments
  1. Article tendancieux pour montrer la faiblesse de l’opposition au moment où le pays est au bord du précipice. La majorité qui joue des pieds et des bras ne peut que sentir reconforte dans son refus à appliquer l’accord de la saint sylvestre. Libre à vous de justifier la raison d’être de vos financements mais l’heure est plus au consensus qu’au discrédit de l’une ou l’autre partie. C’est cela la responsabilité pour éviter de porter le chapeau de l’embrasement.

  2. La bonne chose à retenir, David(Peuple) contre Goliate(Kabila). Les lecteurs de la bible connaissent bien la réponse.

  3. AU PIED DU MUR DE KINGAKATI, L’ESCALE PAYANTE DE LA CORRUPTION HUMILIANTE VERS LA DESTINATION FINALE CANOSSA/KIGALI/RWANDA CHEZ MOLAYI HITLER AFRICAIN PAUL KAGAME LE VRAI PRESIDENT DE LA RDC (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATURE DU CONGO DU TUTSI POWER (TOUTES) DIXIT BAN KI MOON. TOUTES SES ENTOURLOUPES ET SIMAGRÉES DE LA CLASSE POLITIQUE KONGOLAISE MÉDIOCRE CORROMPUE ET LEUR ALLIÉ EMPIRE HIMA TUTSI POWER SONT NULLES ET SANS EFFET. ILS NOUS (LE PEUPLE KONGO SOUVERAIN PRIMAIRE) FERONT LA GUERRE MAIS ILS NE NOUS (PEUPLE KONGO SOUVERAIN PRIMAIRE) VAINCRONT PAS. TOUTES NOS PRIERES ADRESSEES AU DIEU VERITABLE NZAMBE TATA SONT UNE PROTECTION DIVINE POUR TOUTES LES POPULATIONS KONGOLAISES ET PYGMÉES COMBATTANTES RÉSISTANTES EN LÉGITIME DÉFENSE QUI MARCHENT DANS LA VERITE. TANT QUE LES RESEAUX SOCIAUX FACEBOOK ET YOU TUBE NOUS PERMETTENT D’USER DE NOTRE LIBERTÉ D’EXPRESSION. QU’ILS (LES OCCUPANTS INFILTRÉS FAUX KONGOLAIS AVEC DES CARTES D’ÉLECTEURS​, LES COLLABOS ET LES FANATIQUES AVEUGLES DES FAUX POLITICIENS CORROMPUS JUSQU’A LA MOELLE ÉPINIÈRE) COURENT TOUJOURS JUSQU’A KINGAKATI VERS LE TERMINUS CANOSSA/KIGALI RWANDA MAIS LE MESSAGE SACRE ET NOBLE DU COMBAT DE LA RÉSISTANCE KONGOLAISE PASSE ET PASSERA TOUJOURS. NOUS ÉVOLUONS DES DÉFAITES EN DÉFAITES JUSQU’A LA VICTOIRE FINALE DIXIT MAO TSE-TUNG. SEUL LE PEUPLE KONGO SOUVERAIN PRIMAIRE EST L’UNIQUE ALLIE DE LA RÉSISTANCE KONGOLAISE… LES FAUX POLITICIENS CORROMPUS JUSQU’A LA MOELLE ÉPINIÈRE EXPERTS EN MANŒUVRES POLITIQUES DILATOIRES NE PEUVENT LIBÉRER LE KONGO. VIVE LE SOULÈVEMENT POPULAIRE. VIVE LA RÉVOLUTION. INGETA

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