Grogne au Rassemblement pour la Primature: le point sur la situation

La tension est montée d’un cran hier au Rassemblement, alors que le fils d’Etienne Tshisekedi a laissé entendre que l’UDPS aurait le quitus de ses alliés pour le poste du Premier ministre, une information vite démentie par d’autres alliés de cette plateforme d’opposition.  Partager :FacebookX

Des cadres du Rassemblement au Conclave de Bruxelles.

Il n’y aurait finalement pas de crise au sein du Rassemblement, d’après ce qu’affirme le député Jean-Pierre Lisanga Bonganga ce matin à Politioc.cd.  Alors que hier dans la journée, des signaux alarmants émanant notamment de la Dynamique de l’Opposition et de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) à propos du poste de Premier ministre ont été observés, ce député, allié de Tshisekedi, explique qu’il s’agit d’une situation « tout à fait normale ».

« Le Rassemblement est une structure démocratique composée de plusieurs plateformes. Et en démocratie, il est normal que chacune des composantes présente son candidat et qu’à la fin, nous ayons un vote« , explique-t-il au téléphone de Politico.cd.

Félix Tshisekedi, cadre de l’UDPS a affirmé que le Rassemblement avait concédé ce poste du Premier ministre au parti de son père, Etienne Tshisekedi.  Joint au téléphone par Politico.cd, Freddy Matungulu, le président de « Congo na Biso », coordonnateur de la Dynamique de l’Opposition et membre du Rassemblement a démentie cette information.

« Au sein de la Dynamique de l’Opposition, nous n’avons pas adhéré à une telle initiative (…) nous pensons que la désignation du prochain Premier ministre doit faire l’objet d’un consensus basé sur des critères solides« , a répondu Freddy Matungulu.

Pour M. Lisanga, la démarche de la Dynamique de l’Opposition n’est pas contraire à « l’esprit » du Rassemblement, affirmant qu’il revenait au Conseil des Sages du Rassemblement, que dirige Etienne Tshisekedi, de choisir finalement le candidat Premier ministre.

Les accords signés le 31 décembre dernier entre les acteurs de la crise politique en République démocratique du Congo prévoient que la coalition du Rassemblement, dirigée par Etienne Tshisekedi, puisse conduire un gouvernement de transition jusqu’à l’organisation des élections en décembre 2017.

« Nous les alliés de Tshisekedi allons présenter notre candidat cet après-midi, et nous attendrons que les autres composantes (le G7, l’AR et l’UDPS) présentent aussi les leurs. A la fin, et dans l’unité, un seul candidat sera choisi démocratiquement« , conclu Lisanga Bonganga.

En effet, la large coalition des opposants à Kabila est formée de cinq composantes et plateformes politiques dont l’UDPS, le G7, la Dynamique de l’Opposition, l’Alternance pour la République et le Front du Peuple (UDPS et Alliés, qui ont chacune des revendications propres.

Le G7 de son côté aurait proposé le nom de l’ancien ministre Olivier Kamutatu à ce poste, conformément à cette procédure. Il reviendrait ainsi à Etienne Tshisekedi et au Conseil des Sages du Rassemblement d’opérer le choix.

Néanmoins, la bataille risque d’être rude, tant du côté de chacune des composantes que de l’UDPS où le nom de Félix Tshiseekedi ne fait pas unanimité, d’après des sources proches de ce parti historique de l’opposition congolaise.