Félix Tshisekedi, en route vers la Primature?

Le poste du Premier ministre de la transition sera confié à l’UDPS, où le fils d’Etienne Tshisekedi est le grand favori pour succéder à Samy Badibanga. Partager :FacebookX

felix-sassou-1132x670

Selon l’accord signé le 31 décembre dernier à Kinshasa, la coalition des opposants du Rassemblement devra diriger un gouvernement de transition pour organiser les élections en décembre 2017.  Au sein de cette plateforme dirigée par Etienne Tshisekedi, il est clair que ce poste du Premier ministre est acquis à l’UDPS.

Pour le clan Tshisekedi, le nom de Félix Tshisekedi arrive donc sur la table… pour le plus grand bonheur de la majorité qui flingue l’arrivée du père et du fils à deux organes supérieurs de la nation.

En effet, alors qu’Etienne Tshisekedi pourra diriger le Comité de Suivi des Accords, l’arrivée de son fils constitue un gage du bon fonctionnement des accords. Néanmoins, le nom de Félix Tshisekedi ne semble pas faire l’unanimité tant au sein du Rassemblement qu’à l’UDPS. Des sources concordantes, une liste comprenant entre autres Olivier Kamitature ou Freddy Matungulu, y compris Félix Tshisekedi aurait été proposée.

En outre, voir Etienne Tshisekedi et son fils diriger les deux organes de la transition pourrait créer des mécontents, comme le laisser croire un haut du Rassemblement.

« Je pense que ça ne sera pas intelligent pour le Rassemblement de laisser les deux Tshisekedi tout rafler. Parce que premièrement, Félix Tshisekedi n’est pas le plus outillé pour le poste du Premier ministre. Ensuite, Tshisekedi a toujours refusé le partage de postes et je ne crois pas qu’il se soit battu pendant tout ce temps afin de tout donner à son fils« , affirme ce haut cadre du Rassemblement, qui a requis l’anonymat, à Politico.cd

Félix, au nom du père?

tshisekedi2

Le fils du leader historique de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a été nommé Secrétaire général adjoint de ce parti de l’opposition en octobre dernier, faisant de lui le numéro 3. Cette promotion de Félix Tshisekedi, annoncée depuis le 14 octobre, est la deuxième vague de nominations en espace de quelques mois seulement. Le 10 août dernier, Etienne Tshisekedi a nommé Jean Marc Kabund-a-Kabund au poste du Secrétaire général de son parti, en remplacement de Bruno Mavungu.

Ce dernier s’est par la suite attaqué publiquement à Félix Tshisekedi, le traitant de « corrompu« . « On m’a écarté pour placer Félix [Tshisekedi] à la tête de l’UDPS« , déclarait Bruno Mavungu dans une interview, le 17 août dernier sur Politico.cd

« Félix Tshisekedi et ses amis profitent de l’Udps pour remplir leurs poches, tout en tuant le parti à petit feu. Ces propos de l’has been Secrétaire général de l’Udps ont été très applaudis par plus d’une centaine de membres et sympathisants réunis dans la soirée à la permanence du parti« , accusait l’ancien Sécrétaire général de l’UDPS.

L’ascension de Félix Tshisekedi est en effet fulgurante au sein de ce mouvement de l’opposition historique en RDC.  Nommé Secrétaire national chargé de l’extérieur à l’UDPS, fin 2008, il montre très vite ce qu’il veut, en ces années de « schisme » au sein du parti, pour éviter « la cacophonie ».

En novembre 2011, il obtint un siège de député national à Mbuji-Mayi. Cependant, la position de l’UDPS à la suite des élections était on ne peut plus claire : « pas question de siéger au sein des institutions issues des élections frauduleuses ». Joignant l’acte à la parole, il s’abstint de siéger au Parlement et ne tarda pas à être invalidé pour « absentéisme ».

Pressenti pour occuper le poste de rapporteur de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) en mai 2013, M. Tshisekedi rejeta l’offre, déclarant à Radio Okapi : « Je ne tiens pas à mettre ma carrière politique entre parenthèses« , en référence à l’article 17 de la Ceni qui écarte toute compatibilité entre l’appartenance à une formation politique et la qualité de membre de cet organe.

Toujours aux côtés de son père, impliqué dans des discussions en coulisse, comme lors de la récéption au Quai d’Orsay en juillet dernier, ou avec le président Sassou-Nguesso à Brazzaville en septembre dernier, Félix Tshisekedi prend de l’ampleur et balise son chemin. Avec cette nouvelle nomination, le fils d’Etienne Tshisekedi peut logiquement rêver succéder à son père très âgé, et qui a entamé une refonte complète du parti depuis son retour à Kinshasa en juillet dernier. Est-ce ouvrir le chemin à son fils?